Expulsion de l’ambassadeur de France au Mali: Paris opte pour un ton moins menaçant

Expulsion de l’ambassadeur de France au Mali: Paris opte pour un ton moins menaçant

Ce lundi 31 janvier a connu un nouveau développement dans la brouille entre Paris et Bamako. En effet, l’ambassadeur de France au Mali, est déclaré persona non grata. Une mesure qui paradoxalement n’a pas provoqué une réaction menaçante de la France.

Joël Meyer, ambassadeur de France au Mali, en poste à Bamako depuis octobre 2018, fait les frais de l’escalade verbale entre les deux pays. Il a été sommé par les autorités maliennes de quitter ce pays de l’Afrique de l’ouest dans les 72 heures. Une décision à laquelle Paris a réagit.

L’ambassadeur de France au Mali sommé de partir

C’est par un communiqué lu à la télévision nationale ORTM, que le gouvernement a annoncé la convocation de l’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer, «par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale».

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Le communiqué ajoute «qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures». Le gouvernement malien justifie cette décision par les «propos hostiles et outragés du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères tenus récemment» et «la récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes en dépit des protestations maintes fois élevées».

Les autorités maliennes ont tout de même réaffirmé leur « disponibilité » à « maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la France », mais « dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence ».

Réaction mitigée de la France

La réaction officielle de l’Elysée ne s’est pas faite attendre suite à la décision malienne d’expulser l’ambassadeur de France au Mali d’ici 72 heures. Paris « prend note de la décision des autorités de transition de mettre fin à la mission de l’ambassadeur de France au Mali. En réaction, la France a décidé de rappeler son ambassadeur ».

Joël Mayer, ambassadeur de France au Mali

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Malgré tout, le Quai d’Orsay, a rappelé son engagement à poursuivre la lutte contre le terrorisme. Des propos, dont la teneur, contrastent avec ceux qui ont conduit à l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali. En effet le ton a été très vindicatif du côté des autorités françaises ces derniers jours. La ministre française des Armées Florence Parly avait déclaré le 25 janvier que la junte multipliait «les provocations».

Le chef de la diplomatie, Jean Yves le Drian a enfoncé le clou deux jours plus tard, en qualifiant la classe dirigeante malienne d’«illégitime» et ses décisions d’«irresponsables », suite à l’expulsion des soldats danois. Il a ajouté que le groupe Wagner était opérationnel au Mali et « protégeait les autorités en échange de l’exploitation des richesses minières du Mali ». Des propos que les autorités maliennes ont jugé de « contraires au développement de relations amicales entre nations ».

Edoh