Au forum de Dakar sur la paix et la sécurité qui se tient actuellement, les échanges houleux entre Paris et Bamako se poursuivent. Le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop est revenu ce mardi 25 octobre sur des propos tenus la veille par une représentante française.
Le 8e Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, s’est ouvert ce lundi 24 octobre au Sénégal. Prenant la parole, la secrétaire d’Etat française chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, a porté des accusations contre les autorités maliennes.
Passe d’armes au forum de Dakar
Lundi au forum de Dakar, Mme Zacharopoulou a essayé de rendre les autorités maliennes responsables du départ de la France du Mali. « Face à des autorités maliennes qui ont décidé de privilégier leur propre survie politique au détriment de la lutte contre le terrorisme, les conditions politiques n’étaient plus réunies pour que la France continue de travailler aux côtés des forces armées maliennes », a-t-elle déclaré.
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Prenant la parole ce mardi, au même forum de Dakar, Abdoulaye Diop a qualifié la déclaration de Mme Zacharopoulou de « grande opération de relation publique mais qui manque de sincérité». Mais le ministre malien ne s’est pas arrêté là, dans ses propos rapportés par L’agence de presse APA News.
«Elle a indiqué que le régime à Bamako se bat pour sa survie. Je crois qu’un régime qui a une telle assise populaire n’a pas à s’inquiéter pour sa survie. Le Mali se bat pour sa survie en tant qu’Etat», a-t-il ajouté.
La France, une menace à la survie du Mali
Dans son allocution au forum de Dakar, M. Diop a expliqué que «la survie de l’Etat malien a été menacée parce que la France à la tête d’une organisation internationale est intervenue en Libye, pour une opération dont on ne sait pas jusqu’à aujourd’hui l’objectif recherché». Et de s’interroger sur ce qui a été fait «pour qu’une opération étrangère ne finisse par une déstabilisation de l’ensemble de la région».
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En outre, M. Diop a contesté l’affirmation de la secrétaire d’Etat selon laquelle la France ne compte plus se substituer aux armées africaines. «L’Etat malien n’est pas présent à Kidal», a-t-il fait savoir. «Elle se substitue aux armées africaines parce que quand la France est venue pour nous aider à libérer notre territoire en 2013, nous avons libéré ensemble Gao et Tombouctou».
«Mais à 50km de Kidal, l’armée française a stoppé nette l’armée malienne en disant qu’elle ne pouvait pas y entrer. Aujourd’hui 10 ans après, l’armée malienne et l’Etat malien ne sont pas présents à Kidal. Depuis 10 ans, elle travaille au nord du Mali avec des groupes rebelles », a expliqué le ministre malien au forum de Dakar. La « France a choisi ses amis dans le pays. Ce n’est pas normal », a-t-il dénoncé.
Esso A.
