Plainte du Mali : la Russie apporte le dossier au conseil de sécurité de l’ONU

Plainte du Mali : la Russie apporte le dossier au conseil de sécurité de l’ONU

Sur convocation de la Russie, une réunion informelle et à huis clos du conseil de sécurité de l’ONU s’est tenue ce mardi 3 mai. Au cœur des discussions la question du Mali.

La demande de la Russie est motivée par la plainte du Mali adressée à l’Onu concernant des violations par la France de son espace aérien. La Russie, partenaire du Mali, a donc demandé que cette question soit discutée et selon le média Rfi, les échanges ont été vifs.

La plainte du Mali examinée au Conseil de sécurité de l’ONU

La réunion du conseil de sécurité de l’Onu est intervenue au lendemain de l’annonce par le Mali de la rupture les accords de défense avec la France et ses partenaires européens. Mais cette réunion a surtout porté sur la plainte adressée fin avril par le pays africain et obtenue par l’AFP,  dénonçant des « violations répétées et délibérées de l’espace aérien national à des fins d’espionnage » par des aéronefs de l’armée française.

Mali : quelles sont les conséquences de la dénonciation des accords de défense avec la France?

« Le Mali a récemment exprimé ses inquiétudes (…) concernant les violations de l’espace aérien par des forces étrangères » et « nous pensons qu’il est important d’en discuter au Conseil de sécurité », a indiqué avant la rencontre Anna Evstigneeva, ambassadrice russe adjointe à l’ONU.

Déclaration à laquelle a répliqué l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière. La réunion est une « bonne occasion de discuter de la situation là-bas. Le Mali a passé des contrats avec des mercenaires privés et ils violent déjà les droits humains. Nous espérons qu’il y aura un certain degré de mise en responsabilité à ce sujet », a-t-il déclaré.

Des débats houleux

Selon nos confrères de Rfi, les accusations du Mali ont été rejetées par la France. Pour Paris, la base militaire de Gossi dont des images ont été prises par un drone français dans l’affaire du charnier, n’est pas concernée par la zone d’exclusion aérienne.

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La Russie a accusé la France de faire de la « désinformation » et appelé ce pays à respecter la souveraineté du Mali. Question de souveraineté renvoyée à Moscou par Paris au sujet de l’invasion de l’Ukraine. A propos du charnier de Gossi dont la France accuse le groupe russe Wagner, Paris a demandé une enquête indépendante.

Quant à la plainte du Mali, elle rappelle également que le pays réclame depuis le 18 février le départ sans délai des forces françaises de son territoire. A ce sujet l’ambassadeur français a annoncé avant la réunion du conseil de sécurité que le retrait se fait de manière très ordonnée et en très bonne coordination avec les forces armées maliennes », et qu’il serait « achevé dans les six mois à venir ».

Esso A.