Suite à des propos critiques de certains responsables américains sur la manière dont la transition au Tchad est gérée, le président Déby a piqué une colère vive. Il n’a pas tardé à répondre avec véhémence.
Au cours de cette semaine, une diplomate et un sénateur américain ont tenu des propos durs envers le Conseil militaire de transition (CMT), organe qui gère la transition tchadienne depuis avril 2021. Ces propos ont provoqué l’ire du premier responsable du CMT, le général Mahamat Idriss Deby, dont la réaction a été condamnée par des politiques tchadiens.
Les américains fustigent la transition tchadienne
Comme rapporté par nos confrères de Voa Afrique, la première déclaration américaine qui a irrité les autorités tchadiennes est celle d’Ellen Thorburn, Chargée d’affaires à l’ambassade des États-Unis à N’Djamena. Elle avait appelé le CMT à respecter la promesse des militaires de ne pas se présenter aux élections futures.
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Et le sénateur démocrate Bob Menendez est venu ajouter une couche aux invectives américaines. Lors d’une audience le mardi 12 juillet, il a accusé la junte tchadienne d’avoir « tiré à balles réelles sur des manifestants pacifiques ». Il a aussi indiqué avoir introduit un projet de loi visant à garantir une « transition démocratique » au Tchad. Le projet demande également au Département d’État d’identifier « les leaders du putsch » pour les sanctionner.
Aux propos de Mme Thorburn, le président Deby a répondu sans ambages. « Que les gens sachent qu’on est en 2022. Le temps des petits fonctionnaires travaillant dans des ambassades qui viennent donner des leçons et des orientations aux chefs d’État africains est révolu », a déclaré le président tchadien.
Les propos du président Déby contestés
L’attaque du sénateur n’est pas non plus restée sans réponse. Le président Déby a rappelé que « le Tchad est un pays souverain ; ce n’est pas un sénateur qui ne sait même pas placer le Tchad sur une carte et poussé par des lobbies qui va nous orienter, ou qui va nous dire quoi faire de notre pays ».
Avant de remuer le passé du sénateur. « Et de surcroît, un sénateur qui traine des casseroles », a-t-il ajouté. En effet, En 2015, le sénateur avait été inculpé par des procureurs américains de huit chefs d’accusation pour corruption présumée et trois chefs d’accusation de fraude présumée. Acquitté en 2018 à cause de mésentente entre les jurés, les charges contre lui avaient été abandonnées.
Certains acteurs politiques ont trouvé que le président Déby aurait dû se retenir. Pour l’opposant Succès Masra, ces « verbiages » peuvent amener à une escalade. Pour le constitutionnaliste Ahmat Mahamat Hassan, cette réaction du président Deby prouve l’intention des militaires de conserver le pouvoir.
Esso A.
