Guinée: le journaliste Amadou Diouldé Diallo enfin libéré

Guinée: le journaliste Amadou Diouldé Diallo enfin libéré

En Guinée, Après 81 jours passés en prison, Amadou Diouldé Diallo a été libéré ce mercredi matin c’est un ouf de soulagement pour le journaliste Amadou Diouldé Diallo qui recouvre la liberté après près de trois mois de détention à la prison civile de Conakry.

Les premiers mots d’Amadou Diouldé Diallo après sa libération

La détention du journaliste d’Amadou Diouldé Diallo fait suite à une sortie qu’il a faite au cours d’une émission sur une radio locale où il affirmait que le « seul projet » du président guinéen Alpha Condé est d’« exterminer » la communauté peule de Guinée. Mais juste après sa libération, il s’est exprimé.

« La prison, je suis content de l’avoir fait, parce que c’est une école de la vie qu’on apprend nulle part ailleurs si ce n’est en prison », a-t-il dit.

Tels ont été les premiers mots d’Amadou Diouldé Diallo. Toutefois, le tribunal l’a condamné à une amende équivalente à 420 euros suivant la réquisition du procureur Sidy Souleymane Ndiaye du tribunal de Dixinn pour offense au chef de l’État Alpha Condé, c’était le 13 avril dernier.

L’avocat d’Amadou Diouldé Diallo entre joie et dénonciation

Me Mohamed Traoré s’est réjouit de cette libération de son client. Cependant, il dénonce : « C’est une joie en demi teinte, monsieur Amadou Diouldé Diallo n’aurait jamais dû passer même une seule journée en prison. On est choqué de constater cette banalisation de la liberté des citoyens. En ce qui concerne le collectif des avocats de la défense de Amadou Diouldé Diallo et d’autres d’ailleurs, nous continuerons à nous battre pour qu’encore une fois, force reste à la loi », s’est-il exprimé

Le président de l’Union des radios et télévisions de Guinée adresse un message aux pouvoirs publics. « Il y a une mauvaise lecture que ces pouvoirs publics font généralement de la presse. Ils prennent la presse comme des adversaires alors que loin s’en faut, nous sommes tout juste là pour faire notre travail, interpeller, conscientiser, informer et sensibiliser la population », déclare Aboubacar Camara.

Reporters sans frontières a salué cette libération, mais rappelle que la Guinée avait aboli en 2010 l’emprisonnement pour délits de presse

Une libération d’Amadou Diouldé Diallo suite à une série de mobilisation

La libération d’Amadou Diouldé Diallo intervient après une série d’actions de mobilisation. Le 8 avril dernier, lors de la mission menée par RSF à Conakry. En effet cette organisation avait plaidé pour sa libération lors d’une rencontre avec le ministre de l’Information et de la Communication, Amara Somparé. Une note a également été transmise au ministre pour lui faire part des recommandations en matière de liberté de la presse.

La même semaine, RSF avait publié un communiqué avec l’Association Internationale de la Presse Sportive (AIPS) appelant à la libération sans condition du journaliste, ainsi qu’au respect de la loi mettant fin aux peines privatives de liberté pour les délits de presse.