Attentat à l’aéroport de Kaboul : l’administration Biden sous menaces

Attentat à l'aéroport de Kaboul , l'administration Biden sous menaces
Screen grab from a video which appears to show the moment of the second blast as gunshots are heard outside Kabul airport on Aug 26, 2021. The Afghan health ministry has confirmed that 60 Afghan civilians have been killed in the blasts. 12 US service members , including 11 marines and one medic, have been confirmed dead with at least 15 injured. Two suicide bombers detonated explosives outside the Abbey Gate of the Kabul international airport. The blasts were followed by gunfire from persons believed to be members of Islamic extremist organisation ISKP. Screen grab from SKY NEWS Photo via Newscom/eyepress106527/EPN/Newscom/SIPA/2108262132

L’attentat survenu à l’aéroport de Kaboul n’a pas fini de livrer ses victimes. Parmi celles décédées ou blessées, plusieurs sont américaines. Ce qui relance le débat sur la capacité des américains à contrer les terroristes d’autant plus que l’information circulait sur la possibilité d’attentat.

Le bilan au niveau des américains fait état de 13 militaires tués et plusieurs autres blessés. Le bilan général, lui, s’élève pour le moment à 85 morts et plus de 160 blessés selon le site l’OBS.

Les talibans expriment leur colère

Des précisions ont été données sur le double attentat à l’aéroport de Kaboul, par le général américain Kenneth McKenzie, chef du commandement central américain en charge de l’Afghanistan. Il indique que « deux jihadistes considérés comme appartenant à l’EI se sont faits sauter à Abbey Gate, suivis par des jihadistes de l’EI armés qui ont fait feu sur les civils et les militaires ».

Les premiers à accuser les américains sont les talibans qui pourtant ont pris le contrôle de l’Afghanistan. Selon eux, la sécurité de l’aéroport de Kaboul incombait aux américains. Ces derniers, en compagnie de leurs alliés européens, y organisent depuis plus d’une dizaine de jours, une opération d’évacuation de leurs ressortissants et alliés afghans.

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« L’Émirat islamique condamne fermement les attentats à la bombe ayant visé des civils à l’aéroport », a indiqué sur Twitter Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans. « L’explosion a eu lieu dans une zone où les forces américaines sont responsables de la sécurité », a-t-il ajouté.

Des alertes étaient données ces derniers jours par les responsables américains ainsi que de l’Australie et du Royaume-Uni. Les menaces d’attentats-suicides autour de l’aéroport de Kaboul étaient éminentes mais n’ont pas pu être évitées.

Condamnations du côté américain

L’ancien locataire de la maison blanche a profité de cet attentat à l’aéroport de Kaboul, pour encore s’en prendre à son successeur. Dans un communiqué, Donald Trump a estimé que « cette tragédie n’aurait jamais dû avoir lieu, ce qui rend notre peine encore plus profonde, et plus difficile à comprendre ».

Le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell a déclaré que « cette attaque meurtrière offre le rappel le plus clair possible que les terroristes n’arrêteront pas de combattre les Etats-Unis juste parce que nos politiques se lassent de les combattre ».

Le président américain Joe Biden a, de son côté, promis de « pourchasser » et de « faire payer » les auteurs de l’attaque à l’aéroport de Kaboul. « L’Amérique ne se laissera pas intimider », a-t-il lancé. Il a aussi rendu hommage aux soldats tués, « des héros (..) engagés dans une mission dangereuse et altruiste pour sauver d’autres vies » et il a fait savoir que les Etats-Unis allaient « poursuivre l’évacuation ».

Les auteurs de l’attentat à l’aéroport de Kaboul, une menace pour tous

Un groupe a déjà revendiqué ce double attentat à l’aéroport de Kaboul. Il s’agit du groupe djihadiste Etat islamique Province du Khorasan (EI-K). Cette branche de Daesh (Etat islamique, ou EI) en Afghanistan, était considérée comme une menace croissance pour les civils évacués de l’aéroport de Kaboul. Il s’est formé en 2014 et voue une haine aux talibans, et a déjà causé de nombreuses attaques sanglantes dans la région ces dernières années.

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L’EI-K et les talibans sont deux groupes sunnites radicaux. Ils ont des divergences en termes de théologie et de stratégie. Le premier reproche aux talibans d’avoir négocié avec les Américains. Ce qui justifie que ces attentats à l’aéroport de Kaboul aient visé des américains. En effet le premier kamikaze a fait exploser sa ceinture à moins de « 5 mètres de militaires américains ».

La menace est d’autant plus grande que le président américain n’exclut pas la possibilité d’une nouvelle attaque. En plus, les évacuations ne sont pas encore terminées et pourraient même se poursuivre après la date butoir du 31 août, pour les américains et les afghans à risque se trouvant encore dans le pays. L’annonce avait été faite par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. La menace est donc présente.

Esso A.