Les commerçants ougandais affolés à l’approche de l’élection présidentielle

Les commerçants ougandais affolés à l’approche de l'élection présidentielle

En Ouganda, l’on s’approche de l’élection présidentielle prévue le 14 janvier. Depuis quelques mois le processus a été émaillé par des actes de violence. Une crise postélectorale s’annonce et c’est ce qui affole les commerçants ougandais. Le président sortant Yoweri Museveni se présente pour un sixième mandat, contre Bobi Wine, le principal candidat de l’opposition.

Face à cette situation, marquée par des manifestations et violence, les commerçants ougandais s’inquiètent Surtout dans le quartier de Kikoni à Kampala, beaucoup se préparent à fermer pour plusieurs jours.

Une période électorale très tendue

La période électorale en Ouganda constitue un moment à haut risque. Ce qui fait que les commerçants ougandais ont peur. C’est le cas de Sarah qui s’inquiète de cette période très sensible. Pour elle, il n’est pas question d’ouvrir la semaine des élections. « Je fermerais dès dimanche. J’ai besoin d’argent, mais la situation ne nous permet pas de rester ouvertes. Nous avons très peur. J’ai peur parce que je ne sais pas ce qui va se passer », a-t-elle indiqué.

Plus spécifiquement les commerçants du quartier de Kikoni, proche de l’université de Makerere, redoutent de nouvelles vagues de violences autour du scrutin. Le bilan officiel faisant état de 54 personnes mortes lors des violences du mois de novembre, est resté gravé dans la mémoire collective. Même son de cloche chez, Jemimah revendeuse de chaussures qui ne compte prendre aucun risque.

« Nous ne pouvons pas rester ouvert, parce que nous nous attendons à ce que la situation soit tendue. Si on sort et on ouvre le magasin, la situation pourrait mal tourner. Donc nous devons fermer et rester en sécurité. »

Des commerçants ougandais exceptionnellement courageux

Malgré cette peur qui règne un peu partout, certains commerçants ougandais comptent mener leurs activités comme cela se doit tout en étant éveillés. C’est donc dire qu’il y des courageux qui ouvriront leurs installation dans la période électorale.

A en croire les confrères de RFI, un peu plus loin dans la rue, Eddie espère, lui, pouvoir rester ouvert pendant les élections. La même source informe qu’il ne fermera son magasin de vêtements que si des émeutes éclatent. Car les conséquences économiques d’une fermeture seraient bien trop difficiles à supporter.

« Si on ne gagne pas d’argent pendant juste un jour, c’est une perte, parce que les loyers sont chers et nous devons payer nos taxes. Alors même un jour, c’est déjà trop. Nous ne voulons pas fermer », a signifié Eddie.

Il faut rappeler qu’en début de semaine, le porte-parole de la police ougandaise, Fred Enanga, a annoncé renforcer les patrouilles de police dans la ville à l’approche des élections.

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