RDC: l’entreprise de diamant Miba peine à se relever

RDC: l’entreprise de diamant Miba peine à se relever

L’entreprise de diamant Miba (Minière de Bakwanga), autrefois joyau de la République Démocratique du Congo, peine à se relever. Chargée de l’extraction du diamant de la région du Kasaï, la Miba a connu une traversée du désert, après avoir fait la fierté de tout le pays. Aujourd’hui le gouvernement essaie de la remettre à flot.

L’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir a redonné un nouveau souffle à l’entreprise de diamant MIBA. Mais, la relance n’est pas aisée. Et il faut encore beaucoup de temps.

L’Entreprise de diamant MIBA, d’un passé glorieux à la chute

Située dans la province du Kasaï-Oriental, plus précisément dans la ville de Mbujimayi qu’elle a développée, l’entreprise de diamant Miba est une entité publique. Elle est créée en décembre 1961 et détenue à 80% par l’État congolais et à 20% par Sibeka, une société de droit belge. Selon diverses sources, l’entreprise a connu des moments de gloire au cours desquels elle était l « une des grandes sociétés contributrices à l’économie nationale ».

Dans les années 1980, l’entreprise de diamant Miba faisait vivre 40.000 personnes, employés et familles. Elle a même accéléré la construction de la ville de Mbujimayi, surnommée à l’époque « capitale du diamant » congolais. « Quand la société tournait encore, il y avait un service d’entretien des routes et des maisons. Quand les tôles étaient rouillées, on les remplaçait automatiquement », se souvient avec regret Mpoy Bilenga, ancien conducteur de véhicule de transport de minerais.

Alors qu’elle produisait en moyenne 6 millions de carats annuellement au début des années 2000, sa production a chuté à 500.000 carats en 2008 et moitié moins en reprenant en 2011, essentiellement des diamants industriels. Cette chute est due à la mauvaise gestion, le délabrement de ses installations, les détournements et le pillage des ressources, notamment durant les guerres du Congo entre 1997 et 2003. Criblée de dettes et touchée par la chute des cours lors de la crise financière de 2008, l’entreprise de diamant Miba est restée à l’arrêt total entre novembre de cette année-là et début 2011.

Lente reprise des activités de l’Entreprise de diamant MIBA

Après l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, le gouvernement a ordonné en mai 2020, un audit qui a relevé « d’importants dysfonctionnements » dans l’entreprise de diamant Miba. Le chef de l’Etat, lui-même originaire du Kasaï, a limogé le conseil d’administration dans la foulée. Il avait ensuite fait « débloquer cinq millions de dollars » pour « remettre à flot cette société qui constituait, hier encore, la fierté de toute la nation ».

Depuis, « l’exploitation a repris en vue de la relance», déclare Raphaël Mukadi Tshindundu, directeur technique de la Miba. Mais, cette somme « n’est pas suffisante », a-t-il ajouté. « La mine est opérationnelle, l’exploitation est en cours, mais à un niveau minimum », explique-t-il. Sur les 13 « massifs » que compte le « polygone »

Sur les cinq millions reçus, trois ont servi « à la réhabilitation de l’usine de traitement de diamant de Disele » et à « l’achat d’une usine complète et neuve de traitement de diamant d’une capacité de 200 tonnes par heure », détaille le directeur technique. De fabrication chinoise, cette nouvelle usine attend encore dans des conteneurs d’être installée.

Dans la région, la « reprise » des activités de l’entreprise de diamant Miba est loin d’être ressentie par les habitants de Mbujimayi. « Si les activités de la Miba avaient effectivement repris, nous allions le ressentir, la vie allait reprendre, l’argent allait circuler », observe Alphonse Ilunga, acheteur de diamant.

Kylian