Junte militaire en Birmanie: la Chine rejette les sanctions

Junte militaire en Birmanie, la Chine rejette les sanctions

Envers la junte militaire en Birmanie, la Chine a rejeté toute idée de sanction, lors de la réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU ce mercredi. Depuis le coup d’État militaire qui a renversé la dirigeante Aung San Suu Kyi le 1er février, le pays est en proie à des manifestations quotidiennes suivies de répression.

Sur demande du Royaume Uni, le Conseil de sécurité des Nations Unies a organisé, mercredi, une réunion d’urgence. Elle a pour objectif de se plancher sur la situation en Birmanie.

La junte militaire en Birmanie

L’émissaire de l’ONU pour la Birmanie a fait, au cours de la réunion, un réquisitoire dans lequel il a évoqué un risque « sans précédent » de « guerre civile » et un « bain de sang imminent », en exhortant le Conseil de sécurité à agir.

S’agissant du coup d’État de la junte militaire en Birmanie, « La cruauté des militaires est trop grave et de nombreuses organisations armées ethniques manifestent clairement leur opposition, renforçant le risque de guerre civile à un niveau sans précédent », a déclaré Christine Schraner Burgener.Junte militaire en Birmanie, la Chine rejette les sanctions...

Mais l’ambassadeur chinois à l’ONU, Zhang Jun, a estimé que des sanctions contre la junte militaire en Birmanie qui a renversé Aung San Suu Kyi, « ne feraient qu’aggraver la situation ». Toutefois, il a appelé à « revenir à une transition démocratique dans ce pays ». Il a reconnu que « la violence et les effusions de sang ne servent les intérêts de personne, et c’est le peuple de la Birmanie qui en souffre ».

Il a aussi espéré que « toutes les parties en Birmanie pourront garder leur calme, faire preuve de retenue et prendre des mesures avec une attitude constructive pour désamorcer et calmer la situation ».

Dissensions diplomatiques

La crise en Birmanie a fait ressurgir la scission de la communauté internationale en deux blocs. Si les États-Unis et le Royaume-Uni viennent d’annoncer une nouvelle salve de sanctions, la Chine et la Russie ont refusé jusqu’à présent de condamner officiellement le putsch.

À l’issue de la réunion, l’ambassadrice de Grande-Bretagne, Barbara Woodward, a, quant à elle, réitéré la détermination du Conseil de sécurité à obtenir la fin des violences et le retour de la démocratie dans le pays. L’ambassadeur chinois appelle aussi à « revenir à une transition démocratique dans ce pays », mais la Chine rejette les sanctions. Les mesures à prendre pour atteindre les objectifs de l’ONU, constituent le point d’achoppement des discussions.

Du reste, les contestations se poursuivent en Birmanie, où Aung San Suu Kyi, la dirigeante civile renversée et arrêtée par la junte militaire en Birmanie il y a deux mois, doit comparaitre ce jeudi devant la justice. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 fait face à de multiples accusations, notamment de corruption.

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