UA : Israël, une menace à l’unité africaine ?

UA , Israël, une menace à l’unité africaine

Israël et son statut d’observateur menace d’avantage l’unité africaine. De sept, ils seraient passés à 14 pays africains à s’opposer à ce statut d’observateur. L’Algérie, à la tête des frondeurs, a lancé une procédure de rejet du projet. Ils dénoncent, à tort ou à raison, une décision unilatérale du président de la commission de l’UA.

C’est le jeudi 22 juillet que la diplomatie israélienne et l’Union Africaine ont annoncé l’obtention du statut d’observateur à l’UA par l’Etat hébreux. Cette annonce avait été déjà dénoncée par l’Algérie.

La fronde

La menace sur l’unité africaine se dessinait déjà au lendemain de l’annonce de l’obtention de ce statut. Le 25 juillet, l’Algérie communiquait, par le biais de son ministère des affaires étrangères, sa désapprobation de ce statut d’observateur, en le qualifiant de « non évènement ». Mais le pays n’en est pas resté là.

Fort du soutien de sept autres pays, l’Algérie dépose le 02 août, à la Commission de l’UA, une note signée conjointement, dans laquelle ces pays expriment leur opposition au statut d’observateur d’Israël. TSA rapporte que ces pays sont, en plus de l’Algérie, l’Egypte, de la Tunisie, des Îles Comores, Djibouti, la Mauritanie et la Libye. Mais Rfi annonce qu’ils seraient passés à 14 opposants au statut, et cite aussi l’Afrique du Sud et le Niger.

Dans leur note, les sept pays reprochent au président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, d’avoir pris cette décision sans « consultations préalables avec tous les pays membres ». Alors qu’il s’agit d’« une question politique sensible » à propos de laquelle « l’Union africaine a pris des décisions claires qui expriment sa position soutenant la cause palestinienne ».

L’absence d’une unité africaine autour de la question est encore plus marquée par le fait que ces pays estiment que le commissaire n’a pas respecté « les buts et les principes » de l’acte constitutif de l’Union Africaine, pourtant « respecté par ses prédécesseurs ».

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Une unité africaine menacée ne fait l’affaire de personne

Bien que l’existence de divergences au sein de l’Union africaine ne soit pas extraordinaire, l’unité africaine n’a jamais été autant mise à mal. Les pays contestataires ont signifié leur « refus officiel » de l’acceptation par le président de la Commission des lettres de créance de l’ambassadeur d’Israël. Ils lui reprochent d’avoir pris cette décision tout seul sans concerter les autres pays.

Mais la question qui se pose est de savoir si le président de la Commission a ses prérogatives ? Peut-il acter l’intégration d’Israël au sein de l’Union africaine sans l’avis du conseil exécutif duquel il dépend ? Si non, cette question sera sûrement incluse dans l’ordre du jour de la prochaine session du conseil exécutif. Et telle est aussi la demande des frondeurs. Cette décision sera soumise alors au vote lors de cette session.

Mais la position de l’Algérie et des autres frondeurs, sera-t-elle défendue lors d’un vote, étant donné que Israël entretient déjà une bonne relation avec plusieurs pays africains ? Ou bien faut-il s’entendre sur la non présence de l’Etat hébreux à l’UA sans aller à un vote ?

Cette question de statut d’observateur est une épreuve à l’unité africaine et risque d’accentuer la division au sein de l’organisation.

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Esso A.