Les médias numériques africains, très influents malgré des budgets très limités

Les médias numériques africains, très influents malgré des budgets très limités

Les médias numériques africains ont fait l’objet d’un rapport d’Inflexion Point International, publié par l’organisation à but non lucratif SembraMedia. Ce rapport révèle que ces médias exercent une grande influence et ont un impact sociétal malgré des budgets très limités.

SembraMedia est une organisation à but non lucratif qui soutient les journalistes entrepreneurs. L’étude a été menée en partenariat avec l’organisation philanthropique mondiale Luminate. Le rapport est basé sur des entretiens avec 200 médias numériques venant d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie du Sud-Est.

Influence des médias numériques africains

Le rapport d’Inflection Point International recueille l’avis de 49 organisations indépendantes de médias numériques en Afrique. Notamment au Ghana, au Kenya, au Nigeria et en Afrique du Sud. Il en ressort que plus de 85 % des médias numériques africains interrogés, avaient contribué à des changements politiques et sociétaux significatifs.

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Le entrepreneurs de ces médias ont déclaré que leur travail avait permis de renforcer l’engagement civique, de mener des enquêtes criminelles et de faire évoluer la législation. Plus de la moitié ont remporté des prix de journalisme. Près de la moitié de ces entrepreneurs de médias numériques africains, sont engagés dans une forme ou une autre de journalisme de solutions.

« Ce rapport met en lumière une nouvelle génération d’entrepreneurs médiatiques créatifs qui développent des solutions aux défis sociaux et économiques de l’Afrique et renforcent les questions de gouvernance » a déclaré Abdul Noormohamed, directeur Afrique de Luminate.

Des difficultés malgré tout

Le rapport précise que 57 % des médias numériques africaines interrogés ont remporté des prix nationaux et 28 % des prix internationaux en reconnaissance de leur travail. Toutefois, ce travail a été réalisé sous un harcèlement constant. Certains entrepreneurs ont fait état d’un certain degré d’autocensure.

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Cette autocensure passe par l’évitement des articles susceptibles de donner lieu à des poursuites judiciaires, puisqu’ils n’ont pas les moyens d’engager des avocats pour se défendre. Plus d’un tiers de ces médias font état de cyberattaques sur leurs plateformes d’information. Les médias du Nigeria et du Ghana ont fait état d’une incidence nettement plus élevée de poursuites et d’attaques judiciaires que les médias interrogés dans les autres pays.

Point positif, les médias numériques africains ont déclaré des niveaux de revenus publicitaires plus élevés que ceux d’Amérique latine et d’Asie du Sud-Est. En 2020 la publicité contribuait à environ 29 % des revenus des médias africains et 26 % en 2020. Cependant leurs données financières sont les plus limitées, la moitié d’entre eux étant incapables d’identifier leurs revenus totaux ou leurs sources de revenus. De plus ils bénéficient de subventions plus faibles que les médias numériques ailleurs.

Kylian B.