Démissions de Bah N’Daw et Moctar Ouane: menaces de sanctions contre le Mali

Démissions de Bah N'Daw et Moctar Ouane: menaces de sanctions contre le Mali

La situation ayant conduit aux démissions du président et du premier ministre maliens de transition n’a pas laissé indiffèrent la communauté internationale qui brandit les menaces de sanctions contre le Mali. En effet, les démissions du président Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane, mercredi 26 mai, ne sont pas appréciées de la médiation internationale, conduite par la Cédéao, qui avait déjà évoqué de possibles sanctions. Même si aucune sanction n’a encore été prise tout va très vite et les menaces de sanctions contre le Mali ne tarderont pas à être mis en application.

Les menaces de sanctions contre le Mali étaient brandies depuis lundi comme par, les partenaires internationaux du Mali espérant toujours que la transition puisse reprendre son cours normal. Il n’aura pas fallu longtemps pour que cette perspective s’éloigne. Au sein du Comité local de suivi de la Transition, la Cédéao, l’Union africaine, la Mission des Nations unies au Mali mais aussi l’Union européenne, la France ou les États-Unis avaient averti et « rejeté par avance tout acte imposé par la contrainte, y compris des démissions forcées ».

Les menaces de sanction contre le Mali : Gel des avoirs, suspension de l’UA, suspension des échanges commerciaux

Plusieurs menaces de sanctions contre le Mali sont en voie d’exécution. Ainsi, l’Union européenne se dit prête pour des « mesures ciblées », qui viseraient individuellement les personnes qui empêchent la réussite de la transition. En clair, parmi les menaces de sanction contre le Mali, il pourrait s’agir d’un gel des avoirs et d’interdictions de voyager pour les militaires du CNSP et leurs collaborateurs. Ces mèmes menaces de sanctions contre le Mali sont exprimée par l’Union africaine, en cas de coup d’État, le pays est censé être immédiatement suspendu des instances de l’Union, même si le cas du Tchad a récemment prouvé qu’il pouvait y avoir des exceptions.

Autrement plus gênantes sont les menaces de sanctions contre le Mali de la part de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cédéao). En effet, au lendemain du coup d’État d’août 2020 , les menaces de sanctions contre le Mali etaient véritablement mises en application à travers la suspension des échanges commerciaux et financiers entre le Mali et les autres pays membres, ce qui avait durement pénalisé l’économie nationale.
Réuni en urgence mercredi, le Conseil de sécurité de l’ONU, a demandé « la libération sûre, immédiate et inconditionnelle » de tous les représentants maliens détenus par la junte. Paris, Bruxelles, et Washington ont aussi brandi des menaces de sanctions contre le Mali et surtout à l’encontre de ceux qui constituent un frein à la transition. Un pas que n’a pas franchi le Conseil de sécurité de l’ONU mercredi.

Dans leur communiqué conjoint, les pays membres du Conseil de sécurité « condamnent fermement l’arrestation du président et du Premier ministre de la transition ». Ils demandent leur libération et exhortent les militaires « à regagner sans délai leurs casernes ». Toutefois, ces partenaires n’ont pas été claires sur leurs positions quant aux sanctions. Mais, quelques heures plus tôt, la diplomatie américaine, elle, n’a pas pris de détour. Washington a annoncé la suspension « de son assistance aux forces de sécurité et de défense du Mali ». Cette aide avait pourtant été maintenue après le coup d’État d’août dernier. Les États-Unis étudient également « des mesures ciblées contre les responsables qui ont entravé la transition civile », comme la France, via Emmanuel Macron, et l’Union européenne l’ont évoqué. Il faut agir en mettant en œuvre les menaces de sanctions contre le Mali.

Le colonel Goïta pressenti pour diriger la transition

Le colonel Assimi Goïta, le cerveau de tout reste incontournable dans la crise malienne. Son désir de diriger la transition se dessine clairement et c’est la tendance qui se dégage et que constate l’entourage de Goodluck Jonathan, l’envoyé spécial de la Cédéao. Il a donc la situation entre ses mains.

Toutefois, comme il l’a dit au médiateur, Assimi Goïta a besoin d’alliés.Il pense avant tout au M5-RFP, le mouvement qui a contribué à la chute de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Keïta et qui, dans un premier temps, a été mis sur la touche par l’ex-junte. Le M5-RFP est sorti de son silence. Dans un communiqué, le mouvement déclare « prendre acte des démissions annoncées ». Il appelle au « respect de la charte de transition, au dialogue inclusif » et « soutient la dynamique de rectification en cours ».

PourMarc-André Boisvert, chercheur affilié au centre FrancoPaix à Montréal et spécialiste des relations civilo-militaires au Sahel« Inévitablement, Assimi Goïta ne pourra pas faire homme seul très longtemps ».

Face aux menace de sanctions contre le Mali, la junte évoque des « problèmes » avec Bah N’Daw et Moctar Ouane.

Quel sort attend Bah N’Daw et Moctar Ouane ? Les deux personnalités sont toujours entre les mains des militaires au camp de Kati. Les autorités militaires ont confirmé leur démission et ont pris la parole mercredi, en début de soirée. La junte a essayé de donner les raisons de ce nouveau coup de force.

« Apporter des clarifications » : c’est ainsi que le commandant Baba Cissé, conseiller spécial pour la Communication du vice-président de la transition Assimi Goïta, a démarré sa déclaration à Koulouba, où siège le palais présidentiel. Pour clarifier ces destitutions, cet officier a mis en avant des différends profonds avec les deux hommes, de nature à empêcher le bon fonctionnement de la transition, particulièrement dans les domaines de la défense et de la gouvernance.

« Les différents problèmes rencontrés allaient nous conduire à l’effritement de la cohésion au sein des forces de Défense et de Sécurité. Il y a eu des limogeages ou des changements abusifs (…). Cela allait avoir pour conséquences la démoralisation des troupes et une certaine rupture dans la chaîne de commandement ». C’est ce qu’a déclaré Baba Cissé. Il évoque ainsi l’éviction de deux colonels, membres de la junte et en poste aux ministères de la Défense et de la Sécurité, qui a été l’événement de trop. Le commandant a ajouté : « Sur le plan de la gouvernance, le vice-président de la transition avait nourri l’ambition de faire faire l’audit de la loi d’orientation et de programmation militaire. Il y a eu blocage à ce niveau. »

De son côté, le conseiller spécial du vice-président aussi dénoncé l’opposition du président Bah N’Daw à l’arrestation de dignitaires identifiés par les militaires pour leur mauvaise gestion des affaires financières et militaires du pays. Baba Cissé a aussi sévèrement taclé le Premier ministre Moctar Ouane pour « sa gestion problématique et clanique » de l’État. Il assure que les deux hommes retrouveront bientôt leur liberté, mais « graduellement, pour des raisons évidentes de sécurité ».