Opération Sirli : la France accusée de complicité de crimes d’Etat, en Egypte

Opération Sirli : la France accusée de complicité de crimes d’Etat en Egypte

L’opération Sirli dédiée à la lutte contre le terrorisme en Egypte, a été détournée de son objectif, au vu et au su de le France. Telle est la révélation faite par le média d’information en ligne Disclose, qui parle de civils visés.

L’opération Sirli est une opération militaire française de surveillance aérienne, menée depuis 2016 en Egypte et toujours en cours. Mais les renseignements fournis par Sirli au Caire, ont été utilisés pour cibler des trafiquants, occasionnant des bombardements de civils. L’Elysée a depuis, été au courant de ces faits.

Détournement de l’opération Sirli

Les révélations ont été publiées ce dimanche 21 novembre par le média Disclose. Il en ressort que l’opération Sirli, à travers un avion léger de surveillance et de reconnaissance (ALSR), « consiste à scruter le désert occidental pour y détecter d’éventuelles menaces terroristes venues de Libye ». L’avion est loué à la Direction du renseignement militaire (DRM).

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« Théoriquement, les données recueillies devraient faire l’objet de recoupements afin d’évaluer la réalité de la menace et l’identité des suspects » ajoute le média. Mais force est de constater que les informations transmises aux égyptiens vont servir à « tuer des civils soupçonnés de contrebande ».

Les renseignements fournis par l’opération Sirli ont permis aux autorités égyptiennes, de mener des frappes contre des réseaux de trafiquants d’armes, de drogues ou de migrants entre 2016 et 2019 et non des terroristes. On parle d’au moins 19 bombardements « contre des civils ». Le média s’est basé sur des documents classés secret-défense, issus principalement de la DRM.

Silence complice des autorités françaises

Selon Disclose, quand l’équipe de l’opération Sirli, s’est rendu compte du détournement des objectifs, elle a alerté « leur hiérarchie à intervalles réguliers ». En novembre 2017, la DRM et l’armée se sont inquiétés dans une note transmise à l’Elysée.

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« Par manque de moyens de surveillance, l’identification des pick-up ne peut être effectuée sans autre élément d’appréciation que le survol initial dont ils ont fait l’objet. Aussi, l’identification de certains véhicules et les frappes d’interdiction qui en découlent pourraient être soumises à caution », disait la note.

Une autre note en janvier 2019, a informé la ministre française des armées, Florence Parly, « des cas avérés de destruction d’objectifs détectés par l’aéronef » et estimé « important de rappeler au partenaire que l’ALSR n’est pas un outil de ciblage ». Mais depuis François Hollande à Emmanuel Macron, aucune mesure n’a été prise et « l’armée française est toujours déployée dans le désert égyptien », affirme le média Disclose.

Esso A.