la remise du prix Goncourt actée ce 30 novembre par visioconférence

la remise du prix Goncourt actée ce 30 novembre par visioconférence

Ce lundi 30 novembre, dans quelques heures, il sera procédé à la remise du prix Goncourt. C’est le plus prestigieux des prix littéraires. Comme la tradition l’exige, cette cérémonie se faisait au restaurant parisien Drouant. Mais, pour cette édition, il y aura une exception à la règle. Pour la première fois depuis la Première Guerre mondiale, le prix Goncourt ne sera pas décerné chez Drouant à Paris. Ceci, en raison du contexte particulier marqué par la pandémie de la Covid-19.

Quatre écrivains et écrivaines sont encore en lice pour se disputer le prix. Il s’agit d’Hervé Le Tellier, Maël Renouard, Djaïli Amadou Amal et Camille de Toledo. Vraiment dommage que cette cérémonie ne sera pas comme les précédentes.

Une délibération en visioconférence lors de la remise du prix Goncourt

Exceptionnellement, l’annonce du lauréat ou de la lauréate a été déjà décalée de trois semaines en raison de la crise sanitaire de la Covid-19 et de la fermeture des librairies pour cause de confinement. Et la remise du prix Goncourt elle-même va prendre une toute autre tournure que d’habitude. Chacun doit rester à distance. Les membres de jury, Françoise Chandernagor est dans la Creuse, Philippe Claudel à Nancy, Paul Constant à Aix-en-Provence. Même Didier Decoin, le président de l’Académie Goncourt, sera dans sa maison de Normandie. Ils délibèrent en visioconférence.

« Ça perd beaucoup de la spontanéité car quand on est ensemble autour d’une table, ça fuse beaucoup plus, alors que là, on est obligé de respecter une certaine discipline pour ne pas polluer l’intervention du voisin ou de la voisine ». C’est ce qu’a souligné Didier Decoin, le président de l’Académie Goncourt, intervenant sur à franceinfo

Pour ce dernier, c’est une edition particulière.

« Et le formidable rush des journalistes, des petites caméras qui vous rentrent dans le dos, des flashs qui partent dans tous les sens, ça n’existera pas cette année », poursuit Didier Decoin qui le regrette, « surtout pour le lauréat ».

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Les quatre finalistes en lice pour la remise du prix Goncourt

Pour les journalistes littéraires interrogés par le mensuel spécialisé Livres Hebdo, c’est Hervé Le Tellier qui serait en tête pour le prix Goncourt, avec L’Anomalie. En plus d’être publié chez Gallimard, une maison d’édition souvent récompensée, ce livre bâti comme un savant jeu de construction et au suspense haletant, aurai déjà convaincu un large public.

Toutefois, d’autres pensent que l’Académie Goncourt pourrait lui préférer Les Impatientes (éditions Emmanuelle Colas). Une œuvre de la Camerounaise Djaïli Amadou Amal, qui a déjà déjoué tous les pronostics en arrivant dans la dernière sélection. S’il récompensait ce récit poignant sur l’oppression de femmes mariées de force, le Goncourt insufflerait un vent de nouveauté dans le palmarès en consacrant une autrice d’Afrique subsaharienne, inconnue jusque-là des cénacles de l’édition parisienne.

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Les deux autres romans finalistes ne sont pas du tout à négliger. Il s’agit d’une part de Thésée, sa vie nouvelle de Camille de Toledo (éditions Verdier), vaste réflexion sur le poids de l’héritage familial. D’autre part, L’Historiographe du royaume de Maël Renouard (Grasset), brillant exercice de style qui décrit de l’intérieur la monarchie marocaine au siècle dernier. Plus tard, quand les circonstances le permettront à nouveau, une rencontre sera peut-être organisée chez Drouant, entre les jurés et le lauréat.

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