A deux jours, un retour polémique de Gbagbo en Côte d’Ivoire se fait sentir chez les victimes qui sont divisées .En effet, après son transfert il y a de cela dix ans à la CPI, l’ancien président acquitté des accusations de crimes contre l’humanité qui pesaient contre lui, est attendu dans son pays ce jeudi après-midi.

Ce retour polémique de Gbagbo est manifesté par les comportements divergents des différentes associations de victimes de violences politiques. Si certains exigent toujours la justice, d’autres préfèrent que la réconciliation et le pardon soient des priorités.

Un retour polémique de Gbagbo, les tenants d’une justice

Selon diverses sources, l’on a constaté un regroupement de quelques dizaines de personnes devant la mairie d’Abobo en début d’après-midi. Des slogans et pancartes : les mèmes sources renseignent qu’il s’agit d’une courte manifestation de jeunes et de femmes du quartier pour demander justice, exiger d’envoyer Laurent Gbagbo en prison ou en résidence surveillée. Issiaka Diaby, le Président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI) fait partie de ces personnes. Ce qui dénote le retour polémique de Gbagbo.

« Laurent Gbagbo, pour certaines communautés de victimes, c’est comme le loup qui a été chassé loin de la bergerie et qui est en train de revenir. Les victimes en Côte d’ivoire ont soif de justice, on soif de vérité, ont soif de repentance, ont soif de réparations, au travers des actions de la justice pénale. C’est un élément qui toujours manqué à la Côte d’Ivoire pour aller à la réconciliation ». C’est ce qu’a expliqué Issiaka Diaby

Place à la réconciliation et au pardon

En revanche, certaines victimes ne sont pas plus dans la logique d’un jusqu’auboutisme. C’est le cas de Mamadou Soromidjo Coulibaly.Il dirige la Fédération nationale des victimes de la crise en Côte d’Ivoire (Fémavipelci). Selon RFI, il acte la défaite de l’option judicaire et préfère souligner la nécessité de la réconciliation. Le retour polémique de Gbagbo est bien manifeste chez les victimes.

« Ce qui nous intrigue un peu, c’est que les gens veulent à la fois la réconciliation et la justice. Dans ce pays, on sait que tout le monde est impliqué. Soit on va à la réconciliation et on efface tout, soit on va à la justice et on va tous se désigner un à un. Tout ce qu’on leur demande, c’est qu’ils nous demandent pardon, pour nous avoir fait du tort. On ne peut pas se battre toute la vie ». C’est ce qu’a déclaré Mamadou Soromidjo Coulibaly.

Par ailleurs, Mamadou Soromidjo Coulibaly s’inquiète surtout de voir les leaders politiques « ne pas jouer le jeu ».

Il faut préciser que la Fémavipelci et le CVCI ainsi que d’autres organisations de victime sont partagé la semaine dernière leurs propositions sur la réconciliation au ministre en charge du dossier Bertin Konan Kouadio.

Atsu Kofi