Le soudan du Sud met fin à un chapitre sombre de son histoire

Historique, c’est le terme exact pour qualifier l’accord de paix signé par le Soudan du Sud. En effet, les négociations étaient enclenchées depuis plusieurs mois. Une porte de sortie a été, enfin, trouvée entre Khartoum et les groupes armés.

La signature, qui a lieu ce lundi 31 août 2020, était attendue de tous. Après 17 ans de guerre civile, les différents groupes armés du Darfour (soudan du Sud) se sont mis d’accord sur le partage du pouvoir. Le Président Salva kir, le Premier Ministre Abdallah Hamdok et les chefs des groupes armés étaient les principaux signataires de ce traité.

Un accord vital pour le Soudan du Sud

Le document stipule une dissolution des groupes armés et leur réinsertion dans l’armée régulière. Une intégration de leurs leaders sera aussi faite dans le gouvernement de Khartoum. Dans la même veine, une justice sera effective en accord avec la Cour pénale internationale sur les crimes occasionnés par cette guerre. Cependant, deux groupes armés sont toujours réticents à la signature de cet accord. Le gouvernement d’Abdallah Hamdok au soudan du Sud promet de tout faire pour les rallier à la cause commune.

Le porte-parole du Front révolutionnaire soudanais, Mohammed Zakaria, s’est félicité de cette entente. « Il y a quelques jours quand nous avons signé l’accord concernant les questions de sécurité – qui sont les points les plus difficiles de cet accord global – certaines personnes se sont mises à pleurer. C’était très émouvant, parce qu’il s’agit vraiment d’une victoire, notamment pour toutes les victimes de ce conflit » a-t-il déclaré.

« Les violences n’ont pas commencé en 89 avec l’arrivée d’Omar el-Béchir. La discrimination, l’absence de partage du pouvoir, de partage des ressources, tout cela a commencé en 56, juste après l’indépendance… Les gens sont contents, pas seulement les hommes politiques, ou les groupes armés, mais également la société civile, tous ceux qui vivent dans des camps au Darfour et qui ont une histoire tragique », a-t-il ajouté. « Nous espérons vraiment aujourd’hui que tous, nous puissions mettre fin à la guerre, développer notre pays, avoir une démocratie et se respecter les uns les autres », conclut Mohammed Zakaria.

Abdallah Hamdok, l’homme clé de cet accord

Après son accession au poste de Premier Ministre en 2019, l’ancien économiste à l’ONU a fait de la réconciliation et de la relève de l’économie sa priorité. « Les priorités du gouvernement seront d’arrêter la guerre, de construire une paix durable, de faire face à la sévère crise économique et de mettre en place une politique étrangère équilibrée », a-t-il déclaré lors de son accession à la primature. Il a assuré, après sa prestation de serment : « Avec la bonne vision et les bonnes politiques, nous pourrons affronter cette crise économique ».

Doté d’une crédibilité et d’une carrière riche, il était l’homme aguerri pour sortir le Soudan du Sud de cette crise. Hamdok a, en effet, multiplié les rencontres et les pourparlers avec les groupes armés afin de parvenir à une entente. Malgré l’attaque en juillet dernier qui a coûté la vie à 60 personnes, le chef du gouvernement a su maintenir les négociations au beau fixe.

Plusieurs accords de paix précédents notamment ceux de 2006 à Abuja, au Nigeria, et celui de 2010 au Qatar n’ont pas été appliqués sur le terrain. Les dirigeants du soudan du Sud mettent un plein espoir en ce dernier. Rappelons que le Soudan compte environ 2,5 millions de réfugiés à cause de ces violences.