Zimbabwe : rejeté par le FMI, le pays bénéficie du soutien financier de Afreximbank

Zimbabwe : rejeté par le FMI, le pays bénéficie du soutien financier de Afreximbank

L’institution multilatérale africaine d’import-export, Afreximbank, a décidé de soutenir un tant soit peu, l’économie du Zimbabwe. Assistance dont le Fonds Monétaire International (FMI), avait jugé le pays indigne, à cause de sa dette trop élevée.

Afreximbank a annoncé apporter un appui financier de 188 millions $ au Zimbabwe. C’est à l’issue d’accords signés avec 4 sociétés basées au Zimbabwe. Ces fonds ne bénéficieront donc pas directement au gouvernement, mais constitueront un soulagement pour ce dernier, qui a vu sa demande d’assistance rejetée par le FMI.

L’appui financier de Afreximbank

Selon Agence Ecofin, le financement de Afreximbank, va à l’endroit des secteurs de l’énergie et de la finance. Le premier accord d’un montant de 110,4 millions $, a été signé avec la Zimbabwe Electricity Transmission & Distribution Company (ZETDC). Avec ces fonds, la compagnie pourra améliorer la collecte des recettes ce qui l’amènera à rembourser la dette des créanciers régionaux.

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En dehors de cette compagnie, deux banques zimbabwéennes bénéficieront aussi du soutien financier de Afreximbank. Cependant, ce soutien, même salutaire ne pourra suffire à couvrir les besoins du Zimbabwe. Il n’en reste pas moins que c’est une bouée de sauvetage pour l’économie du pays.

En effet, il serait difficile au pays, de trouver des fonds des bailleurs internationaux après les conclusions du FMI au sujet de sa dette extérieure estimée à 12,7 milliards $ en 2020 par la Banque Mondiale. Une hausse par rapport à l’année précédente. Mais le pays se défend et impute la responsabilité de cette dette, en partie, aux sanctions américaines qui pèsent sur lui.

Insoutenabilité de la dette du Zimbabwe

A l’issue d’une mission menée par ses équipes au Zimbabwe, le FMI a publié, le 16 novembre, un communiqué dans lequel il a salué les efforts du pays pour soutenir les pressions inflationnistes. Cependant l’institution de Bretton Woods a estimé que la « dette insoutenable et des arriérés extérieurs officiels » du pays, ne lui permettent pas de bénéficier du soutien financier qu’il a sollicité. La dette du pays équivaut à 76% de son PIB.

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Emmerson Mnangagwa, Président du Zimbabwe

Cette décision a sûrement motivé l’apport de Afreximbank. En effet, le Zimbabwe traverse une crise économique depuis au moins dix ans. Et selon Agence Ecofin, ce pays n’a jamais bénéficié de remise de dette, ni de la part du FMI ni de la Banque Mondiale, qui sont ses principaux créanciers. En outre, le président Emmerson Mnangagwa, des personnalités et des entités juridiques du pays, sont sous le coup de sanctions américaines et européennes, depuis près de vingt ans.

Malgré les appels de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et l’Union africaine, à lever ses sanctions qui asphyxient le pays,, elles ont été prolongées en 2020 par les Etats-Unis. L’aide de Afreximbank ne sera donc pas suffisante d’où l’urgence pour le FMI de revoir sa copie. D’autant plus que pour Agence Ecofin, l’estimation de l’institution prend en compte la dette des entreprises privées, non garanties par l’Etat.

Edoh