La société Ericsson reconnait de possibles financements au groupe terroriste Etat Islamique

La société Ericsson reconnait de possibles financements au groupe terroriste Etat Islamique

Le géant suédois des télécoms, Ericsson a admis des activités de corruption au sein de ses activités en Irak, qui ont pu servir au financement du groupe terroriste Etat Islamique (EI).

Les révélations sur les agissements des salariés, clients et fournisseurs du groupe suédois, en Irak, entre 2011 et 2019, ont eu des effets immédiats. Ce mercredi, la société a vu ses actions en bourse chuter.

Ericsson aurait financé l’EI

Tout est parti d’une enquête interne en 2019, révélée par l’équipementier telecom Ericsson, il y a une semaine. L’enquête fait la lumière sur de graves violations des règles de conformité et du code d’éthique commerciale. Harcelé par les médias, le PDG de la société a donné des détails hier soir, reconnaissant que des paiements ont pu être effectués au profit de l’organisation terroriste.

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Dans son communiqué, Ericsson a admis avoir identifié des « preuves de méfaits en matière de corruption » commis par des employés, des vendeurs et des fournisseurs. Notamment des actes comme, faire un don monétaire sans bénéficiaire clair; payer un fournisseur pour un travail sans portée définie et sans documentation; utiliser des fournisseurs pour effectuer des paiements en espèces; financer des voyages et des dépenses inappropriés.

Les enquêteurs ont également identifié des paiements à des intermédiaires et l’utilisation d’itinéraires de transport alternatifs pour contourner les douanes irakiennes, itinéraires contrôlés en ce moment par l’Etat Islamique. Bien que l’enquête n’a pas pu identifier l’implication directe d’un employé, plusieurs d’entre eux ont été remerciés et des mesures disciplinaires ont été prises.

Des conséquences graves pour l’entreprise

L’annonce de la société n’a pas laissé indifférent les marchés. Les cours de ses actions en bourse ont commencé à chuter ce mercredi, atteignant une baisse de 14,5% à midi, selon Rfi. En quelques heures plus de 3 milliards d’euros de capitalisation ont été perdus.

Börje Ekholm, PDG du géant des télécoms Ericsson

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Au delà de ses actions en bourse, c’est la réputation de Ericsson qui prend aussi un grand coup. D’autant plus que la société a des précédents facheux en termes de corruption. En 2019, Ericsson avait dû régler plus de 1 milliard de dollars d’amende aux Etats-Unis pour solder des enquêtes pour corruption notamment en Chine, en Indonésie ou encore à Djibouti.

Il lui était reproché le versement de pots-de-vin pour décrocher des contrats entre 2010 et 2016, dans six pays, et l’Irak ne figurait pas sur la liste. En 2019, Börje Ekholm, le patron d’Ericsson depuis 2017, avait déclaré «Je peux vous promettre que l’équipe de direction, moi compris, fait tout pour s’assurer que cela ne puisse jamais se reproduire. »

Esso A.