L’hydrogène naturel, la nouvelle source d’énergie pour l’Afrique ?

hydrogène naturel

L’Hydrogène naturel peut être la nouvelle source d’énergie pour l’Afrique. Actuellement, l’humanité consomme 75 millions de tonnes par an d’hydrogène et essentiellement produit par vaporeformage. Il existe cependant une possibilité, encore sous-exploitée, de produire un hydrogène propre, à partir du nucléaire.

L’Afrique qui a aussi des perspectives intéressantes sur cette nouvelle source d’énergie pourrait-elle en faire une force et s’imposer dans le domaine énergétique ?

Hydrogène naturel, nouvelle ère pour l’Afrique

Les sources d’énergie comme le solaire ou l’hydroélectricité sont présentées comme des solutions tout indiquées pour le continent. Depuis quelque temps, une nouvelle venue polarise le feu des projecteurs : l’hydrogène naturel. Le Mali l’a donc expérimenté pendant 8 ans où elle a fait office de pionnière en assurant l’alimentation énergétique de la localité de Bourakébougou.

La compagnie canadienne Hydroma a annoncé, en septembre dernier, vouloir produire à grande échelle de l’électricité à partir d’hydrogène naturel. Interrogé à ce sujet, le géologue et géophysicien Patrick Portolano a déclaré : « Compte tenu des éléments publics à notre connaissance, il est difficile de se prononcer sur un niveau de production d’hydrogène qui pourrait être atteint par cette société et sa durée ».

Pour Patrick Portolano, « Ce qui parait certain, c’est que la production actuelle d’un seul puits peu profond (100 m) permet l’alimentation électrique du petit village de Bourakébougou au Mali ». Ceci, grâce à une turbine et c’est déjà une grande étape. A l’en croire, jusque-là, nulle part au monde, n’existait de collectivité ni d’exploitation industrielle alimentée électriquement à l’hydrogène naturel. « Et ce, pendant une telle période de plus de sept ans ! » a-t-il renchéri.

Me Charles Bourgeois, avocat au barreau de Paris, pour sa part, fait savoir que « les territoires africains dépendant plus fortement des énergies fossiles pourraient s’en libérer progressivement ». Ceci, seulement si des ressources en hydrogène naturel y étaient trouvées. « Et cela d’autant plus rapidement que l’infrastructure pétrolière ou gazière en place pourrait être convertie », a-t-il souligné

Il ne devrait donc plus y avoir d’obstacles qu’ailleurs en Afrique pour développer cette nouvelle énergie, dès lors que cela se fera de façon intégrée avec le tissu local existant. Il faut multiplier les opérations pilotes pour bien apprécier les avantages économiques et écologiques de la production d’hydrogène naturel.

Origine de l’hydrogène naturel

L’hydrogène est présent dans l’univers. C’est même la molécule qui y est la plus commune. Dans l’atmosphère terrestre, il n’existe néanmoins qu’en très faible quantité (de l’ordre de 0,5 ppm). Sur Terre, on trouve essentiellement l’hydrogène sous forme combinée à l’oxygène dans l’eau (H20). Au carbone (CH4, C2H6, etc.), on le trouve aussi mais directement sous forme gazeuse.

Plusieurs phénomènes entraînent, en effet, une génération continue d’hydrogène dans la croûte terrestre. L’interaction eau/roche, la diagénèse, va libérer l’hydrogène de l’eau lors des phénomènes d’oxydation, phénomènes que l’on observe dans différents contextes géologiques. Dès qu’il y a, par exemple, du fer « ferreux » (Fe2+) en contact avec de l’eau (de mer ou de pluie), il s’oxyde en ferrique Fe3+ et libère de l’hydrogène. La même réaction peut aussi se faire avec d’autres métaux comme le magnésium. Elle est rapide et efficace à haute température, vers 300°C, mais aussi possible à des températures plus basses.

D’autres sources d’hydrogène naturel sont connues : la radioactivité naturelle de la croûte terrestre (radiolyse) peut notamment séparer hydrogène et oxygène de l’eau et libérer ces gaz. La préservation de grandes quantités d’H2 « primordial » est aussi une piste explorée par certains chercheurs.

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