Les manifestants qui réclament plus d’emplois avaient fait suspendre les activités de production pétrolière à Tataouine, dans le sud de la Tunisie. Ceci, en prenant d’assaut l’une des stations de pompage de brut les plus importantes de la région. Ils exigent une meilleure implication des compagnies pétrolières et du gouvernement dans la gestion des problèmes sociaux des habitants de cette zone pauvre du pays. Les sit-in autour des installations pétrolières de la région ont duré cinq mois. Finalement, les populations ont obtenu un accord avec le gouvernement pour une reprise de la production. Une nouvelle fois, des emplois ont été promis, en plus d’une enveloppe de 30 millions $.

Depuis le mois d’août, les groupes de manifestants ont bloqué la production pétrolière à Tataouine. Pour trouver une solution aux revendications des manifestants, le gouvernement tunisien vient d’annoncer qu’il a conclu un accord. Quel est le but de cet accord ? Qu’en est-il de ses clauses ?

Reprise des activités de production pétrolière à Tataouine

« Un accord a été conclu entre le gouvernement et les représentants de Tataouine. Les compagnies pétrolières reprendront leurs activités dans les meilleurs délais ». C’est ce qu’a déclaré Slim Tissaoui, conseiller du gouvernement pour les affaires sociales.

Il faut rappeler que cette manifestation contre la la production pétrolière à Tataouine n’est pas la première. A chaque fois que le gouvernement et les compagnies pétrolières prennent des engagements, ils ne les respectent pas. Cette énième manifestation survient alors que l’Etat et les compagnies pétrolières n’ont pas tenu leurs promesses.

Parmi ces promesses, on cite la création des emplois au niveau local et la dotation de la zone désertique d’infrastructures sociocommunautaires. Cette promesse avait été faite en 2017, après plusieurs mois de manifestations similaires.

Les clauses du nouvel accord

Selon le nouvel accord relatif à la production pétrolière à Tataouine, Tunis et ses associés s’engagent à créer des milliers d’emplois au cours des prochains mois. Ils s’engagent, aussi, à créer un fonds d’investissement pour la région qui aura une valeur de près de 30 millions de dollars.

Pour les habitants de Tataouine, il est paradoxal que bien que regorgeant de cette manne pétrolière, ils sont dans l’extrême pauvreté. Car, les statistiques montrent que Tataouine souffrait déjà d’un taux de chômage de plus de 30 %. Ce taux est l’un des plus élevés du pays, avant que la pandémie de coronavirus ne vienne compliquer la situation. Ceci, en détruisant des milliers d’emplois informels et en affectant les réseaux commerciaux transfrontaliers illicites avec la Libye et l’Algérie.

Il faut rappeler qu’il s’agit, entre autres, de l’un des réseaux de trafic d’essence les plus vastes du continent.

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