Projet de métro d’Abidjan : les autorités ivoiriennes rêvent grand

Projet de métro d’Abidjan , les autorités ivoiriennes rêvent grand

En étude depuis deux ans, le projet de métro d’Abidjan, est rentré cette semaine dans sa phase active. Le premier ministre ivoirien Patrick Achi l’a annoncé lors de sa visite de la ligne du Métro allant d’Anyama à Port-Bouët. Mais l’engouement autour du projet n’est pas le même partout. 

C’est en 2019, qu’est intervenue la signature d’un protocole d’accord pour le projet du métro d’Abidjan. Accord signé par le gouvernement ivoirien avec le consortium formé par les groupes français Bouygues Travaux Publics, Alstom, Colas Rail et Keolis.

Dans le vif du sujet

Initialement annoncés pour démarrer en 2020, les travaux de construction du métro d’Abidjan ont pris du retard, repoussant ipso facto la mise en service prévue pour 2024. Sa gestion est confiée à la Société ivoirienne de construction du métro d’Abidjan (SICMA), et elle va relier la commune d’Anyama à celle de Port-Bouët sur un linéaire de 37,4 km. Son itinéraire comprend 2 voies, 18 stations, 21 ponts rails et routes, et 1 pont viaduc sur la lagune Ebrié.

En visite sur le site, le premier ministre ivoirien a annoncé que la phase active du projet du métro d’Abidjan va démarrer cette semaine. Elle consiste en la libération des emprises sur la voie du métro. Le Chef du gouvernement a insisté pour que cette opération se fasse de la manière la plus humaine possible.

Monsieur Achi a précisé qu’au-delà de la ligne de métro, le projet comportera également un volet aménagement urbain. Il consistera à créer des marchés, des supermarchés, des logements sociaux, des logements à loyers modérés qui permettront d’avoir une activité humaine tout le long du tracé.

Lire aussi: La construction d’une infrastructure navale au Djibouti entamée ce 26 novembre 2020

Les espoirs suscités par le futur métro d’Abidjan

Le gouvernement ivoirien ne s’en cache pas, le projet du métro d’Abidjan revêt une importance capitale pour lui. Accompagné d’autres ministres, le chef du gouvernement a déclaré que « c’est un projet majeur, il était important qu’avec les ministres, nous fassions une dernière visite, avant que les acteurs opérationnels se mettent à l’œuvre sur le terrain».

Et d’ajouter que « ce n’est pas uniquement un Métro que nous construisons, c’est véritablement la ville qu’on transforme. Ce sera un des projets phares au nombre des réalisations du Président Alassane Ouattara ». Cet avis est partagé par le maire de la commune d’Anyama, Amidou Sylla, dont les propos sont rapportés par Agence Ecofin. Pour lui, « l’impact sera très important pour la population ». Sa commune devrait abriter une des gares du futur métro d’Abidjan.

Pour Jeanne Peuhmond, adjointe au maire d’Abobo, « le prochain métro va d’abord nous apporter le développement, parce que cela créera des emplois ». « Cela nous permettra aussi de moderniser et transformer notre commune, en termes de logements et de structures commerciales », a renchéri Farikou Soumahoro, maire de la commune d’Adjame.

Lire aussi: Accident de train au Pakistan: des dizaines de morts déjà recensés

Le scepticisme de certains abidjanais

L’Agence Ecofin nous renseigne que l’élan de soutien autour du projet n’est pas le même partout en Côte d’Ivoire. Le principal reproche qui lui est fait, est son coût que certains estiment inutilement élevé : plus de 1000 milliards FCFA supportés par le contribuable ivoirien. En outre, les critiques estiment que le projet n’est pas le plus opportun en matière de transport en Côte d’Ivoire.

De plus, un projet qui nécessitera au pays de faire des remboursements d’emprunts en devises est vu comme un défi pour le budget ivoirien. Certains estiment que le gouvernement de Côte d’Ivoire aurait pu privilégier la ligne de chemin de fer allant de la localité de Man vers le port de San Pedro, facilitant ainsi les exportations de fer et de nickel, de potentielles sources de devises, rapporte Agence Ecofin.

Mais le gouvernement préfère rester optimiste. La capacité de transport de plus de 500 000 passagers par jour, du métro d’Abidjan, est un bon moyen pour désengorger la métropole ivoirienne. Mais aussi, créer plus de 2000 emplois et faciliter les déplacements des habitants en périphérie de la ville.

Le Premier ministre Patrick Achi espère que des quartiers, fuis pour leur éloignement considérés seront mieux perçus par les populations qui pourront rallier plus rapidement le centre-ville d’Abidjan.

Esso A.