Les incertitudes dans le secteur minier à Madagascar

Les incertitudes dans le secteur minier à Madagascar

Le secteur minier à Madagascar dispose de richesses minérales importantes. Les activités minières concernent surtout une multitude de petits exploitants du secteur informel. Ce qui a poussé le pouvoir à réviser le code minier qui devrait permettre de changer la donne. Mais, les acteurs du secteur minier estiment que la nouvelle réforme du code minier alourdirait la fiscalité minière. D’où leur opposition. A cela, s’ajoute les répercussions de la crise sanitaire sur le secteur minier.

Dans l’optique de trouver des solutions de sortie de la crise sanitaire et de s’opposer à la réforme du code minier, les acteurs du secteur minier à Madagascar se sont réunis. C’est la première fois de l’histoire du secteur minier malgache. Cette assise a connu la participation des représentants des grandes mines et des exploitations artisanales.

Secteur minier à Madagascar affecté par la crise sanitaire

Le coronavirus n’a pas épargné le secteur minier malgache. Comme partout ailleurs, la pandémie a entrainé la perte temporaire ou définitive des emplois. Ce qui a augmenté le taux de chômage.

Ainsi, on note un taux de chômage technique entre 60% et 80% selon les entreprises, la destruction de milliers d’emplois induits par l’exploitation minière.

Ce constat a amené le président de la Chambre des mines, Jean Luc Marquetoux, à tirer la sonnette d’alarme. « La principale mine du pays est à l’arrêt depuis le mois de mars 2020 », a-t-il indiqué. « On estime que l’impact sur le secteur minier à Madagascar (Ndlr) de la pandémie se chiffre par un manque à gagner de l’ordre de 40 à 60 millions de dollars par mois. », a-t-il souligné.

Aussi, il s’appuie sur les facteurs exogènes comme la contraction de la demande internationale et la baisse des cours des métaux. Il évoque aussi les facteurs endogènes tels que les mesures de confinement. Il en déduit que les recettes et contributions escomptées du secteur minier national seront très affectées non seulement pour l’année 2020 mais également pour celles à venir.

Une remise en cause de la réforme du code minier

Pour les opérateurs économiques, la réforme du code minier en vigueur depuis 2005, qui vise à alourdir la fiscalité minière, parait peu opportune. Ces derniers s’inquiètent de l’affaiblissement de la compétitivité de Madagascar. Ceci, en tant que destination privilégiée des investissements directs étrangers. Initiée en novembre 2019, le processus, interrompu au plus fort de la période d’état d’urgence et de confinement, a repris il y a quelques semaines.

Jean Luc Andrianjafy, le président de la Fédémines, appelle le gouvernement à l’aide. « On n’a pu travailler en janvier-février : c’est la saison des pluies », a-t-il signifié. « Fin mars, le confinement est tombé et il a été seulement levé fin septembre et là, on a seulement les mois d’octobre et novembre… Décembre ça va être [à nouveau] la saison des pluies », a-t-il ajouté. « Comment voulez-vous qu’on paye encore à plein pot les frais de l’administration minière ? », s’est-il indigné.

D’après les statistiques officielles, les mines ne représentent qu’un peu moins de 5% du PIB national. Les mines constituent 60% des recettes en devises de Madagascar et 30% des recettes fiscales.

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