Congo-Brazzaville: une nouvelle raffinerie à Pointe Noire financée par des Chinois

Congo-Brazzaville: une nouvelle raffinerie à Pointe Noire financée par des Chinois

La construction d’une nouvelle raffinerie à Pointe Noire au CongoBrazzaville sera bientôt effective. En effet, une convention de financement a été signée le mardi 24 novembre entre la République du Congo et la République populaire de Chine et plus précisément la société chinoise Beijing Fortune Dingheng. A travers cette convention, le Congo-Brazzaville va s’offrir une deuxième raffinerie à Pointe Noire.

L’installation de cette raffinerie à Pointe Noire vise à couvrir les besoins nationaux, et à faire du Congo un exportateur des produits raffinés. Les experts appellent d’ores et déjà à la bonne gouvernance et surtout au respect de l’environnement.

Une raffinerie à Pointe Noire pour couvrir plus de 70% des besoins

Il faut d’emblée souligner que la Congolaise de raffinage (Coraf), première raffinerie opérationnelle depuis 1982, ne couvre que 70% des besoins. Ce qui suppose que tout le territoire n’est pas couvert. D’où l’urgence de se doter d’une seconde raffinerie
« Selon nos estimations, il serait fort probable qu’au premier trimestre 2021 les travaux de cette deuxième raffinerie commencent ». C’est ce qu’a annoncé Alphonse Obami, conseiller des missions, chargé de l’aval pétrolier au ministère des Hydrocarbures.

Il est revenu sur les raisons qui ont motivé les autorités à monter cette deuxième raffinerie à Pointe Noire . « C’est pour répondre aux besoins croissants de notre industrie et aux besoins croissants de notre population en carburants », a-t-il expliqué. « Nous sommes rassurés sur le fait que nous exporterons les produits pétroliers dans la sous-région, et pourquoi pas sur le marché », rêve M. Obami. Il s’agit d’une raffinerie modulable qui soulève les préoccupations de la gouvernance et l’environnement.

Une raffinerie à Pointe Noire qui suscite inquiétudes

Selon les termes de la convention, il s’agit d’une raffinerie modulable, qui sera implantée dans la Zone économique spéciale de Pointe-Noire. Toutefois, le montant de la convention de financement n’a pas été précisé. C’est le représentant de la société chinoise en la personne de Sen Shao qui a donné les principales caractéristiques.

« La société envisage d’installer une raffinerie, qui aura une capacité nominale de raffinage de 2,5 millions de tonnes par an », a-t-il indiqué. « Le modèle type est celui d’une raffinerie modulable dont les produits finis seront principalement les essences et gazoles de qualité supérieure, les gaz de pétrole liquéfiés, les fiouls légers, les pétroles lampants », a-t-il affirmé.

Le Coordonnateur national de la campagne « Publiez ce que vous payez », Christian Mounzéo reste quant à lui préoccupé par la gouvernance et la gestion de l’environnement.

« Il est utile de solder avant tout l’ensemble des problèmes en ce qui concerne la gouvernance de cette filière (du pétrole) », a-t-il conseillé. « Par ailleurs, n’oublions pas qu’il y a une réputation pour les entreprises asiatiques, chinoises notamment, qui sont d’une certaine façon peu soucieuses des préoccupations des questions liées à la gestion de l’environnement », a-t-il fait observer.

Il faut rappeler qu’en termes de raffinage, le Congo n’utilise officiellement que 10% de sa production pétrolière estimée entre 300 000 et 350 000 barils par jour.

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