6 avril au Soudan: une journée de renversement du pouvoir, que la rue veut répéter

6 avril au Soudan: une journée de renversement de pouvoir que la rue veut répéter

Depuis le 25 octobre, le général Abdel Fattah al-Burhane tient bon face à la rue, déchainée contre son coup d’Etat. Mais la rue promet que cette journée du 6 avril au Soudan, marquera sa chute exactement comme avec des dirigeants précédents

Plusieurs appels à manifester ont été lancés pour la journée du 6 avril au Soudan. L’importance de cette journée dans l’histoire récente du Soudans, fait craindre au sein du pouvoir du général et dans les chancelleries occidentales. D’autant plus que, ces appels émanent de plusieurs sphères de la société soudanaise.

Rééditer l’exploit du 6 avril au Soudan

A deux reprises, la journée du 6 avril au Soudan, a rimé avec renversement du pouvoir par la rue. D’abord le 6 avril 1985 où sous l’impulsion de la rue, l’armée a destitué l’ancien officier et président Gaafar Mohammed an-Nimeiry. La même situation s’est ensuite présentée avec le président général Omar el-Béchir.

Manifestations anti putsch au Soudan : journée la plus sanglante suite à la brutale répression

En effet, un sit-in entamé le 6 avril 2019, a encore forcé l’armée quelques jours plus tard à mettre fin au règne Du président Omar el-Béchir. Une transition politico-civile s’est alors installé mais sera ébranlée par les militaires qui ont confisqué le pouvoir aux civils, le 25 octobre 2021.

Aussi la rue promet de renverser le nouvel homme fort, le général Abdel Fattah al-Burhane, ce 6 avril au Soudan. Les Comités de résistance de Khartoum et de provinces, des partis politiques et des groupes militants opposés au coup d’Etat militaire du 25 octobre 2021, ont lancé un appel à manifester dans l’après-midi.

Des craintes visibles

Sur les réseaux sociaux, les militants prédisent une « tempête » pour ce 6 avril au Soudan. Les appels au soudanais à sortir massivement se sont multipliés ces derniers jours. La menace est prise au sérieux par les militaires au pouvoir qui ont déployé des mesures importantes.

général Abdel Fattah al-Burhane, chef des militaires au pouvoir

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A Khartoum la capitale soudanaise, les autorités ont fermé dès mardi soir les ponts menant vers les banlieues. De troupes sont également postées devant le siège de l’armée et le palais présidentiel. La crainte d’une réédition du 6 avril au Soudan a aussi gagné l’Elysée.

L’ambassade de France à Khartoum a appelé les ressortissants français à être vigilants, et a rappelé des consignes de sécurité à appliquer en cas de troubles. La crainte est d’autant plus grande que depuis le 25 octobre, les militaire s’inscrivent dans une répression systématique des manifestations, qui a déjà fait 93 morts et des centaines de blessé.

Esso A.