Abstention record aux législatives : un fiasco dont l’opposition tunisienne veut profiter

Abstention record aux législatives : un fiasco dont l’opposition tunisienne veut profiter

La Tunisie organisait ce dimanche 29 janvier le deuxième tour des élections législatives pour former un nouveau parlement. Et comme au premier tour, cette élection a connu une abstention record , suite à quoi l’opposition a appelé à un front uni contre le président Kaïs Saïed.

Après avoir, en mars 2022, dissout le parlement suspendu depuis juillet 2021, le président tunisien a organisé des élections législatives en décembre dernier. Un premier tour marqué par une abstention record de la population. Un scénario qui s’est répété ce dimanche lors du deuxième tour.

Une abstention record qui arrange l’opposition

Le président de l’autorité électorale tunisienne Farouk Bouasker, a annoncé un taux de participation provisoire de 11,3% au second tour des législatives. Une abstention record qui rejoint le scénario du premier tout marqué par un taux de participation similaire. Aussi, la principale coalition d’opposition a appelé à former un front uni politique et syndical pour faire partir le président Kaïs Saïed.

Tunisie : le président Kaïs Saïed minimise le faible taux de participation aux législatives

Le Front de salut national (FSN), qui inclut le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, a appelé les autres partis d’opposition, la société civile et la centrale syndicale UGTT à « travailler main dans la main pour créer le changement par le départ de Kaïs Saïed et aller à une élection présidentielle anticipée » .

Selon le président du FSN , Ahmed Nejib Chebbi, cette abstention record « prouve encore une fois l’échec total » du président Saïed. Vu que « près de 89 % ont tourné le dos à cette pièce de théâtre et refusé de participer à ce scénario de coup d’État qui ne les représente pas du tout ». Certains analystes politiques expliquent le désintérêt des populations par la mainmise du président sur tous les pouvoirs.

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En effet, ce dernier estimant le pays ingouvernable, avait le 25 juillet 2021, limogé le gouvernement et gelé le parlement. Il le dissoudra des mois après et fera adopter une nouvelle constitution. C’est ce parlement qu’il fallait renouveler à travers ces élections. En outre, le pays vit depuis lors une situation économique difficile avec une inflation supérieure à 10% et des pénuries de denrées alimentaires, et les partis d’opposition avaient appelé à un boycott du scrutin.

Esso A.