Centrafrique : François Bozizé rejette les accusations de coup d’État du gouvernement

accusations contre Bozizé

Les accusations contre Bozizé pour coup d’État se multiplient en Centrafrique alors que, la campagne pour les élections générales du 27 décembre 2020 bat son plein. Mais depuis quelques jours, des groupes armés dictent leur loi dans plusieurs régions du pays. La situation sécuritaire s’est fortement dégradée ce vendredi 18 décembre à quelques jours des dites élections. Plusieurs localités de l’ouest du pays ont été attaquées par des membres de divers groupes armés, selon l’ONU. La Minusca y a déployé d’importants renforts et se dit en « alerte maximale » dans d’autres régions, y compris dans la capitale.

Pour le gouvernement centrafricain, c’est l’ancien chef de l’État, Bozizé qui serait à l’origine de ces tensions. Ces accusations contre Bozizé ont été  démenties, via son porte-parole, son implication dans les mouvements de groupes armés observés dans le pays.

Accusations contre Bozizé selon le gouvernement

Le Samedi 19 décembre, le porte-parole du gouvernement centrafricain a accusé l’ancien chef de l’État,  Bozizé, d’être à la tête d’une coalition d’hommes armés décidés à marcher sur Bangui pour y tenter un coup d’État. Le même jour, Faustin Archange Touadéra a tenu dans l’après-midi un meeting dans le plus grand stade de Bangui. Malgré la crise en cours, il a réaffirmé sa détermination à tenir le scrutin le 27 décembre prochain. Or aucun passage de ce discours ne permet pas de formuler des accusations contre Bozizé.

Dans son discours, même si Faustin Archange Touadéra n’a pas expressément évoqué le nom de Bozizé, on sent que allusion lui a été faite. « Certains vous manipulent en vous disant de prendre les armes. De tuer les gens, de piller les biens publics et privés, de tout détruire pour faire reculer le pays. Qu’ils le veuillent ou qu’ils ne le veuillent pas, le 27 nous irons aux élections. Nous ne voulons que la paix. », a-t-il déclaré.

Au moment où plusieurs habitants de Bangui craignent une répétition du scénario de 2013, le président rassure. « N’ayez pas peur. Les militaires de votre pays sont pleinement mobilisés. A côté de la Minusca, de la Fédération de Russie et bien d’autres pays qui nous appuient comme par exemple le Rwanda. », a-t-il lancé.

« On ne construit pas un pays avec des armes » a-t-il répété. Une façon de montrer qu’il ne faut pas céder à la panique alors que des mouvements d’hommes armés sont observés sur différents axes.

Le camp Bozizé dément son implication mais prévient

Pour sa part, le porte-parole de Bozizé a démenti auprès de RFI être l’instigateur de ces mouvements d’hommes armés, comme a dénoncé ce samedi matin, le ministre de la Communication, Ange-Maxime Kazagui. Les accusations contre Bozizé ne sont pas fondées. Ces accusations contre Bozizé relèveraient d’un mythe.

« Non, François Bozizé n’est pas dans la brousse mais bien chez lui à Bossangoa ». C’est ce qu’a assuré Christian Guenebem, secrétaire général adjoint du KNK et porte-parole du parti. « Dire que François Bozizé s’est réfugié dans l’Ouham pour sa sécurité quoi de plus normal ? », a-t-il indiqué. « Faire le lien en l’accusant de tout non. Je dirais simplement que si dans la tête de certains de ces hommes de groupes armés il représente une alternative, ça ce n’est pas de la faute de François Bozizé », a-t-il ajouté. « Ce sera peut-être la faute de ceux qui n’ont pas offert d’alternative crédible. », a-t-il affirmé.

Ces accusations contre Bozizé selon Christian Guenebem, porte-parole du parti de François Bozizé visent à le décrédibiliser

Il a par ailleurs rappelé les mains tendues, les messages d’apaisement de l’ex-chef de l’État dans différents communiqués ainsi que son alliance avec le candidat Anicet Georges Dologuélé. Il s’agit là à en croire son porte-parole de la preuve de sa volonté d’avancer dans les cadres légaux. Toutefois, il a aussi indiqué que le ton peut aussi monter.

« Le risque dans cette affaire, c’est que François Bozizé soit poussé à bout. Un homme qui serait poussé dans ces derniers retranchements nous ne le souhaitons pas », a-t-il signifié. « Il a dit lors de sa dernière conférence de presse à Bangui suite à son agression au stade omnisport qu’il ne se laisserait plus agresser », a-t-il ajouté. « Je crois que c’est un message suffisamment clair et que nous devons tous œuvrer dans le sens de l’apaisement dans le sens de la paix. », a-t-il estimé.

Ce démenti n’a pas rassuré les partenaires de la Centrafrique qui continuent de multiplier les accusations contre Bozizé.  Raison pour laquelle ce dimanche 20 décembre au soir dans un communiqué conjoint, les partenaires internationaux de la Centrafrique réunis dans le G5+ appellent « François Bozizé » et les groupes armés engagés dans l’offensive en cours dans le pays à « déposer les armes »

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