Ethiopie : la capitale Addis Abeba menacée, après un an de guerre dans le Tigré

Ethiopie : la capitale Addis Abeba menacée, après un an de guerre dans le Tigré

Ce 4 novembre symbolise l’an 1 de la guerre dans le Tigré. Mais le conflit qui était censé durer quelques semaines, s’est étendu au-delà du Tigré et menace désormais Addis Abeba, la capitale éthiopienne.

Les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et leur allié ont annoncé leur intention de marcher sur la capitale fédérale de l’Ethiopie. Face à cela, le gouvernement éthiopien a déclaré mardi 2 novembre, l’état d’urgence et appelé les habitants à prendre les armes pour défendre la capitale.

Addis Abeba dans le viseur des rebelles

Un an après le début du conflit au Tigré, rien ne semble pouvoir arrêter la progression des rebelles du TPLF. Le week-end du 31 octobre, ils ont affirmé être entrer dans les villes de Dessie et de Kombolcha, situées à un carrefour routier stratégique à 400 kilomètres au nord d’Addis Abeba.

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Et dans cette opposition au gouvernement fédéral, le TPLF n’est plus seul. L’Armée de libération oromo (OLA), groupe rebelle allié au TPLF, a annoncé s’être emparé de localités plus au sud, le long de l’autoroute menant à la capitale. Leur prochain objectif est de prendre le contrôle de Kemissie, à quelque 325 kilomètres de la capitale. Mais ces progressions sont démenties par le gouvernement fédéral.

Le porte-parole de l’OLA, Odaa Tarbii, a même indiqué à l’AFP mercredi que « si les choses continuent dans la dynamique actuelle, alors (la prise d’Addis Abeba) est une question de mois, si ce n’est de semaines ». Il a ajouté à propos du premier ministre Abiy Ahmed que sa chute est « courue d’avance ».

La riposte du gouvernement fédéral

Le Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré que « L’Ethiopie ne s’effondra pas ». A la veillée organisée mercredi, pour commémorer le premier anniversaire du lancement de la guerre au Tigré, il a exhorté les citoyens à soutenir l’effort de guerre. Il a accusé les rebelles de « détruire le pays », le transformant en Libye ou en Syrie.

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Abiy Ahmed, premier ministre éthiopien

« Éthiopiens, ce que nous devons comprendre, c’est que l’Éthiopie a toujours été mise à l’épreuve au fil des ans, lorsque de nombreuses forces de l’intérieur et de l’extérieur la testaient pour la diviser, la détruire et l’appauvrir », a-t-il lancé.

La maire d’Addis Abeba, Adanech Abebe, a ajouté que « nous n’oublierons pas leur acte. Nous allons lutter, combattre et les gagner. L’Éthiopie, notre pays, gagnera ».

Mardi déjà, l’Éthiopie a déclaré l’état d’urgence dans tout le pays. Ce qui permet notamment aux autorités d’enrôler « tout citoyen en âge d’être militaire et possédant des armes ». M. Ahmed a aussi demandé aux habitants d’Addis Abeba de se préparer à défendre leurs quartiers et a appelé tous les citoyens à s’unir contre les forces tigréennes. Un émissaire américain est attendu ce jeudi et vendredi en Ethiopie pour essayer de calmer la situation.

Esso A.