Lutte contre le terrorisme : qui sabote l’union au sein de l’alliance du G5 Sahel ?

Lutte contre le terrorisme : qui sabote l’union au sein de l’alliance du G5 Sahel ?

L’ambiance au sein de l’alliance du G5 Sahel est morose ces derniers jours. L’annonce du retrait du Mali de l’organisation a provoqué des réactions diverses et opposées, qui présagent des rivalités entre les pays membres.

Le Mali a annoncé le 15 mai se retirer du G5 Sahel et de sa force conjointe. Le pays dénonce une défiance à son égard de la part de ses partenaires,qui ne sont pas restés  indifférents à l’accusation. A l’indignation du Niger, s’est succédée la démarche de conciliation du Tchad, par l’envoi d’une délégation à Bamako le 19 mai. Des réactions opposées qui soulèvent des interrogations.

Conflits internes à l’alliance du G5 Sahel

Formée depuis 2014 pour encourager à coordonner la lutte contre le terrorisme dans les pays membres, l’alliance du G5 Sahel peine à trouver sa vitesse de croisière. Situation à laquelle s’ajoutent des désaccords entre les pays membres, mis au jour ces derniers moments.

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Le Mali, pays membre a décidé de quitter l’alliance, accusant les autres pays de refuser de lui passer la présidence de l’instance conformément aux textes instituant une présidence tournante. Il accuse un Etat membre, qui invoque « la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence » de l’instance.

On pourrait imaginer que ce pays est le Tchad car c’est ce dernier qui devait passer la présidence de l’alliance du G5 Sahel au Mali. Mais les différentes réactions à l’annonce du Mali, repoussent les soupçons loin du pays de Mahamat Idriss Déby. Mais confortent tout de même les accusations de Bamako et la possible « instrumentalisation » de l’alliance par « un Etat extra-régional » ainsi que son « dysfonctionnement grave ».

Des partenaires, pas sur la même longueur d’onde

L’annonce du Mali a suscité des réactions opposées témoignant du malaise au sein de l’alliance du G5 Sahel. Le président du Niger, membre de l’alliance a vertement condamné cette décision. « Le G5 Sahel est mort » avait déclaré Mohamed Bazoum dans une interview au quotidien français La croix.

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Mais cette position n’est pas partagée par le Tchad qui, pourtant semblait rechigner à passer la présidence de l’alliance au Mali. Une délégation dépêchée par Ndjamena s’est rendue à Bamako le 19 mai passé. Elle a fait savoir que le Tchad n’est pas responsable de cet imbroglio.

Le pays tient à ses relations avec le Mali « et a voulu réexpliquer qu’en aucun cas, il n’était responsable des problèmes qui ont conduit au départ du Mali du G5-Sahel », a indiqué le ministre tchadien Abderaman Koulamallah, chef de la délégation. Il a aussi promis que son pays va mener des concertations avec les autres pays membres pour satisfaire le Mali.

Alors que le Niger tire les conclusions du retrait du Mali de l’alliance du G5 Sahel, le Tchad fait feu de tout bois, pour ramener Bamako dans l’alliance. Tout en rejettant toute responsabilité dans cette situation. Des points de vue divergents au sein de l’organisation qui peuvent alimenter toutes sortes de spéculations sur une instrumentalisation de certains pays par une puissance étrangère.

Esso A.