Burkina Faso: le retour à l’ordre constitutionnel dépendra des «échéances que notre peuple aura souverainement défini », avertit le lieutenant-colonel Damiba

Burkina Faso: le retour à l’ordre constitutionnel dépendra des «échéances que notre peuple aura souverainement défini », avertit le lieutenant-colonel Damiba

Le nouvel homme fort du Burkina, le lieutenant-colonel Damiba, s’est adressé aux burkinabè, ce jeudi 27 janvier. Le ton de cette première allocution depuis sa prise de pouvoir, a été ferme et rassurant à l’endroit de la population mais aussi des partenaires.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est le chef de la junte au pouvoir, baptisée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Dans son allocution retransmise à la télévision nationale RTB, le chef de la transition a fixé ses priorités tout en indiquant que le peuple décidera souverainement de sa destinée.

Le lieutenant-colonel Damiba veut répondre à l’aspiration du peuple

Dans son allocution, le lieutenant-colonel Damiba a justifié sa prise de pouvoir par «le cours des évènements» dans le pays. Il a expliqué que sa démarche n’est pas unilatérale mais rassemble « les différentes composantes» de l’armée nationale, dans le but d’oeuvrer à la restauration de l’intégrité du pays.

L’agenda du MPSR prend en compte les aspirations du peuple, notamment sa sauvegarde et la refondation de la nation. C’est pour cela que le lieutenant-colonel Damiba s’engage à «convoquer les forces vives» de la nation pour décider d’une feuille de route visant au «redressement» du Burkina.

Aussi promet-il que « le cultivateur qui n’a rien récolté la saison dernière ou celui qui a assisté au vol de son bétail ou encore les femmes cheffes de ménages, qui peinent à nourrir au quotidien leurs enfants seront pris en compte». Le lieutenant-colonel Damiba s’engage à être à l’écoute des hommes et femmes du Burkina soucieux de l’avenir du pays.

Le peuple décidera souverainement de la durée de la transition

L’heure est au rassemblement de tous. C’est dans ce sens que le lieutenant-colonel Damiba a indiqué qu’il a entamé des concertations « avec certaines composantes de la nation y compris avec les personnalités du régime sortant » pour décider des grandes lignes qui conduiront à la refondation et la restauration d’une paix durable.

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Pour atteindre cet objectif, le chef de la junte a mis « en garde tous ceux qui ne seront guidés que par leur intérêts égoïstes », qu’il «sera intraitable face aux actes de trahison des aspirations de notre peuple ». Quant à la durée de la transition, le chef de la junte n’a pas fixé de date. Le retour à l’ordre constitutionnel ne se fera que « lorsque les conditions seront réunis selon les échéances que notre peuple aura souverainement défini». Un clin d’oeil aux pressions internationales observées dans d’autres pays ouest-africains.

Et pour réunir ces conditions, il faut gagner le combat de la sécurité. Qui nécessitera de «réduire significativement les zones sous influence terroriste et réduire significativement l’impact de l’extrémisme violent ». Il faudra alors doter les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ainsi que les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) de moyens adéquats. Aussi il appelle la communauté internationale à accompagner le Burkina tout en promettant que les dossiers judiciaires engagés seront poursuivis en toute indépendance de la justice ainsi que le respect des engagements internationaux du Burkina.

Esso A.