Transition de 3 ans au Burkina: les assises nationales, nouvel allié des putschistes

Trois ans de transition au Burkina: les assises nationales, nouvel allié des putschistes

Qu’elles soient de la refondation ou tout simplement assises nationales, ces consultations populaires en vogue dans les pays en transition politique, bouleversent la donne. Le Burkina vient d’en donner une nouvelle preuve à travers la durée de transition retenue.

L’Afrique semble engagée sur une nouvelle voie avec une nouvelle classe de dirigeants. Bien qu ’arrivés à la tête de leurs pays par des coups de forces, ces nouveaux hommes forts ne s’intègrent pas dans la vision communément admise sur le continent et proné par les différentes organisations: celle des élections comme panacée à tous les problèmes.

Assises nationales, le nouveau rempart

Lors de son premiers discours à la nation après le coup d’Etat du 24 janvier, le colonel Damiba, avait avertit que le retour à l’ordre constitutionnel dépendra des « échéances» que le peuple burkinabè « aura souverainement défini». Et ces échéances, les assises nationales viennent de les fixer à 36 mois, soit trois ans.

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La nouvelle «charte constitutionnelle de la transition» a été signée ce mardi, par le président de la transition, à l’issue des travaux des assises nationales. Ces assises ont regroupe les forces vives du pays, à savoir les militaires au pouvoir, la junte, les partis, syndicats, organisations de la société civile, de la jeunesse, et des citoyens.

Une autre recommandation de ces assises nationales est que le président de la transition n’est pas éligible aux prochaines élections. Une démarche qui emprunte celle du Mali, où des assises nationales de la refondation ont fixé une durée discutable de la transition et rendu ineligible le président de la transition.

La question d’un nouveau profil de dirigeants à l’horizon

Les récents changements brusques à la tête de différents Etats en Afrique, ne sont pas intervenus ex nihilo. Ils ont fait leur nid dans les désenchentements populaires face aux promesses non tenues des dirigeants arrivés légitimement au pouvoir par les urnes.

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Aussi, la perpétuation des problèmes auxquelles sont confrontés ces pays ont donné naissance à de nouveaux dirigeants qui font fi de la méthode d’accession au pouvoir au profit de l’efficacité de leurs actions. Et généralement, ces nouveaux hommes forts sont adoubés par leur populations. Et c’est le soutien de ces derniers qui est recherché à travers ces assises nationales pour baliser la voie à des transitions bien plus longues que la durée généralement admise.

Et l’argument souvent évoqué est de régler définitivement certains problèmes épineux du pays. Arguments auxquels adhèrent les populations. Mais vu le profil de ces dirigeants, souvent militaires, il est judicieux de se demander si un nouveau type de dirigeant n’est pas en train de s’imposer en Afrique? En attendant les assises nationales deviennent l’allié de ces hommes et sont dupliqués par d’autres comme en Guinée, où les autorités militaires en prévoient pour le premier trimestre 2022.

Edoh