Barrage éthiopien sur le Nil : l’ONU croit en un accord entre les différentes parties

Barrage éthiopien sur le Nil , l'Onu croit en un accord entre les différentes parties

Le barrage éthiopien sur le Nil est source de conflit entre ce pays et deux autres, l’Egypte et le Soudan. En réunion, jeudi 8 juillet, pour étudier un projet de résolution de la Tunisie ; l’ONU, à travers deux de ses membres, a affirmé qu’un accord est possible entre ces trois pays, avec de la confiance réciproque.

L’Egypte et le Soudan ont annoncé en début du mois de juillet d’avoir été informé par l’Ethiopie, qu’il va débuter la seconde phase de remplissage de son Grand barrage de la Renaissance (Gerd) qu’il a construit en amont du Nil. Chose à laquelle ils s’opposent.

La possibilité d’un accord

Au cours de la réunion du Conseil de sécurité à la demande de la Tunisie pour le compte du Caire et de Khartoum, Inger Andersen, directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), a affirmé que « un accord sur le GERD peut être atteint ». Avant d’ajouter « pour parvenir à un accord optimal, la confiance, la transparence et un engagement seront essentiels ».L’émissaire de l’ONU pour la Corne de l’Afrique, Parfait Onanga-Anyanga a, de son côté, appelé « toutes les parties à traiter la question de manière constructive et à éviter toute déclaration qui augmenterait les tensions dans une région déjà soumise à une série de défis ».

 

Malgré l’engagement des trois pays dans les négociations, avec l’envoi hier 8 juillet, d’émissaires à la réunion de l’ONU, « aucun consensus n’a été atteint concernant certains aspects critiques, notamment les dispositions pour la gestion de sécheresses prolongées, l’aménagement en amont et en aval du GERD et un mécanisme de règlement des différends » regrette la directrice du PNUE.

Elle reconnait, quand même que des progrès ont été réalisés dans les négociations concernant le barrage éthiopien sur le Nil.

Dans leurs interventions, les membres du Conseil de sécurité ont tous encouragé les trois pays à surmonter leurs divergences vers un accord sous l’égide de l’Union africaine.

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Barrage éthiopien sur le Nil, la pomme de discorde

Le barrage éthiopien sur le Nil fait l’objet, depuis le début de sa construction en 2011, d’un conflit avec l’Égypte et le Soudan qui craignent pour leurs ressources en eau. Pour rappel les trois pays se partagent les ressources de ce fleuve.

L’Éthiopie, qui entend procéder à un nouveau remplissage de son réservoir en juillet et août, assure que le barrage est vital pour les besoins en énergie de ses 110 millions d’habitants. L’Égypte rejette « fermement (cette) mesure unilatérale », estimant que le GERD « constitue une menace existentielle » pour elle et le remplissage prévu, « une violation du droit et des normes internationales ».

À Khartoum, le ministère des Affaires étrangères a également dénoncé une « violation flagrante du droit international » et qualifié l’initiative éthiopienne de « risque et de menace imminente ».

Le Soudan espère que le barrage éthiopien sur le Nil va réguler ses crues annuelles mais craint des effets néfastes sans accord. L’Égypte, qui dépend du fleuve à 97 % pour son approvisionnement en eau, le voit comme une menace pour ses ressources.

Mais le professeur de politique publique à l’Université d’Addis Abeba, Costantinos Berhutesfa Costantinos, estime que le barrage éthiopien sur le Nil aura au contraire « un impact positif car il empêchera les inondations au Soudan et cette eau sera disponible pour eux. Elle ne sera pas retenue de manière permanente ».

En attendant, la Tunisie membre non permanent du Conseil et représentant du monde arabe, espère par son projet de résolution amener les trois pays à un accord sur le barrage éthiopien sur le Nil.

Esso A.