Biélorussie : l’opposant Roman Protassevitch arrêté après le détournement de son avion

Biélorussie : l’opposant Roman Protassevitch arrêté après le détournement de son avion
A prominent opponent of Belarus' authoritarian president Raman Pratasevich attends an opposition rally in Minsk, Belarus, Sunday, March 25, 2012. A prominent opponent of Belarus' authoritarian president has been arrested after the airliner in which he was traveling was diverted to the country after a bomb threat. The opposition and Western officials denounced the incident on Sunday, May 23, 2021 as a hijacking operation by the Belarus government. (AP Photo)

Le journaliste opposant biélorusse, Roman Protassevitch, a été arrêté dimanche dernier, après le détournement de son vol. En effet le vol Ryanair entre Athènes et Vilnius, à bord duquel se trouvait l’opposant, a été intercepté par un avion de chasse biélorusse, qui l’a contraint à se détourner pour atterrir sur l’aéroport de Minsk au Bélarus, ou il a été arrêté.

C’est dimanche le 23 mai, que le journaliste opposant biélorusse, blogueur et activiste Roman Protassevitch, (26 ans), a été arrêté à sa descente d’avion à l’aéroport de Minsk. Il était à bord d’un vol qui a quitté la Grèce pour la Lituanie quand il a été intercepté par un chasseur biélorusse et dérouté vers Minsk.

Circonstance de l’arrestation de Roman Protassevitch

Dimanche, un avion de la compagnie Ryanair effectuait un vol entre la Grèce et la Lituanie, avant d’être détourné par un chasseur de l’armée biélorusse vers la capitale Minsk. D’après les images du site Internet spécialisé flightradar24, le Boeing a été arrêté au-dessus du territoire biélorusse juste avant la frontière avec la Lituanie.

Se trouvait à son bord l’opposant biélorusse Roman Protassevitch, interpellé à son arrivée à Minsk. Les médias d’Etat biélorusses affirment que le Boeing a été dévié de sa trajectoire à cause d’une « alerte à la bombe », qui s’est révélée être fausse, et que Roman Protassevitch n’a « suscité l’intérêt des forces de l’ordre » qu’au moment où les passagers ont « repassé le contrôle aux frontières et les douanes ». Pourtant, selon des passagers du vol Ryanair, Roman Protassevitch a su que le détournement de l’avion le visait. Il « avait très peur » et a dit qu’il « risquait la peine de mort » en Biélorussie.

En début de soirée, l’appareil a finalement pu reprendre son vol à destination de la Lituanie, où il s’est posé avec plusieurs heures de retard sur l’horaire prévu, sans le jeune opposant biélorusse de 26 ans. Dans la soirée du lendemain, lundi 24 mai, le pouvoir biélorusse a annoncé le placement du jeune journaliste en détention. Quelques instants plus tard, une vidéo du jeune homme, le visage marqué par des ecchymoses, était diffusée à la télévision d’État biélorusse : il y reconnaissait, selon ce que les opposants dénonçaient comme des aveux forcés, « comploter en vue d’organiser des émeutes ».

Ce qui est reproché à l’opposant biélorusse

L’activisme de Protassevitch contre le président Alexandre Loukachenko a commencé sur Internet dès l’adolescence. Il a travaillé comme photographe pour des médias biélorusses. Il quitte la Biélorussie en 2019 après avoir commencé à travailler pour la très influente chaîne pro-opposition Telegram Nexta.

L’opposant biélorusse devient par la suite le rédacteur en chef de cette chaîne, qui compte aujourd’hui plus de 1,2 million d’abonnés. Un média qui a joué un rôle important dans l’organisation des manifestations anti-Loukachenko en 2020, partageant avec ses abonnés des détails sur les heures et les dates des rassemblements. Protassevitch a couvert la campagne présidentielle de 2020 durant laquelle la représentante de l’opposition, Svetlana

Tikhanovska, affrontait Loukachenko, l’actuel président

En novembre, la Biélorussie avait émis un mandat d’arrêt contre le jeune journaliste pour son travail chez Nexta, déclarant qu’il était « impliqué dans une activité terroriste ». Il se décrivait lui-même avec humour, sur Tweeter, comme « le premier journaliste terroriste de l’Histoire ». Les activités terroristes peuvent être punies de mort en Biélorussie, où la peine capitale est toujours appliquée.

L’opposante Tikhanovskaïa, en exil en Lituanie, a immédiatement réagi sur Twitter en réclamant «la libération immédiate » du journaliste et en rappelant qu’il « risque la peine de mort au Bélarus ». L’Union européenne, avait promis « une réponse très forte » à ce qu’elle qualifie de « piraterie » et de « terrorisme d’Etat » Et déjà lundi, au terme d’une réunion des Vingt-Sept, l’UE a annoncé fermer son espace aérien aux avions biélorusses, et demandé à ses compagnies aériennes d’éviter l’espace aérien biélorusse. Elle exige également la libération immédiate de l’opposant biélorusse Roman Protassevitch et de sa compagne Sofia Sapéga, arrêtée avec lui.