Birmanie : Aung San Suu Kyi toujours détenue, les manifestations se poursuivent

Birmanie Les manifestations pour la libération d'Aung San Suu Kyi se poursuivent

Après le coup d’Etat et l’arrestation d’Aung San Suu Kyi toujours, les manifestations se poursuivent malgré la répression. Ce dimanche 14 février, pour le neuvième jour consécutif des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues des grandes villes du pays. Dans la nuit de samedi à dimanche, des habitants ont formé des patrouilles, craignant des enlèvements ou des violences initiés par les militaires au pouvoir. Ces manifestant exigent le retour de la démocratie.

Des étudiants vêtus de blanc ont manifesté dans les rues de la plus grande ville du pays, Rangoun, en demandant la libération d’Aung San Suu Kyi qui est détenue depuis le coup d’État du 1er février.

Les manifestants réclament la libération d’Aung San Suu Kyi avant lundi

Plusieurs manifestants brandissaient le portrait d’Aung San Suu Kyi, dont la détention, au motif qu’elle aurait importé des talkies walkies, doit officiellement se terminer lundi.
A en croire les confrères de France 24, plus de 384 personnes sont détenues depuis le coup d’État, selon l’Association d’aide aux prisonniers politiques, une ONG, après plusieurs vagues d’arrestations nocturnes.

La junte conduite par le général Min Aung Hlaing a, pour sa part, rendu publique une liste de sept activistes parmi les plus renommés du pays, qu’elle recherche activement pour avoir encouragé les manifestations.

« Si vous trouvez des fugitifs mentionnés ci-dessus ou si vous avez des informations à leur sujet, signalez-vous au poste de police le plus proche », a indiqué dimanche un communiqué dans les médias d’État. « Ceux qui les hébergent seront [confrontés] à des actions conformément à la loi », précise le communiqué.

Non aux enlèvements de nuit

Unis pour soutenir Aung San Suu Kyi les  les manifestants n’ont pas arrêté de scander : « Arrêtez les enlèvements de nuit » a abondé sur les pancartes des manifestants à Rangoun. Samedi soir, des habitants de Rangoun et de Mandalay, ont formé des patrouilles pour se protéger contre de nouveaux rapts ou des agressions, la junte ayant récemment ordonné la libération de 23 000 prisonniers.

« Nous pensons que les militaires cherchent à provoquer des violences à l’aide de ces criminels en les infiltrant au sein de manifestations pacifiques », a expliqué Tin Myint, habitant du quartier de Sanchaung à Rangoun, qui a interpellé avec sa patrouille un groupe de quatre personnes soupçonnées de vouloir commettre une attaque.

« En 1988, lors des manifestations pour la démocratie, l’armée avait déjà été accusée d’avoir relâché des délinquants afin de déclencher des violences et de justifier sa reprise en main », a rappelé Tin Myint

L’armée birmane a annoncé samedi la suspension de plusieurs articles de loi encadrant les activités des services de sécurité. Min Aung Hlaing a donné des pouvoirs d’exception aux forces de l’ordre, qui peuvent mener des perquisitions à domicile sans mandat ou détenir des personnes pour une courte période sans autorisation d’un juge.

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