Burkina Faso : « le peuple est avec nous et n’attend que notre appel pour sortir », Eddie Komboïgo

Burkina Faso , « le peuple est avec nous et n'attend que notre appel pour sortir », Eddie Komboïgo

Devenu chef de file de l’opposition burkinabè à la faveur des dernières élections législatives, Eddie Komboïgo affirme encore son poids sur l’échiquier politique burkinabè. Le dauphin de Kaboré à la présidentielle de 2020 et président du CDP était à la manette des manifestations du week-end passé qui ont réveillé les souvenirs de 2014.

Reçu ce matin du 06 juillet 2021 sur la chaîne de télévision ≠3TV, Eddie Komboïgo n’a pas manqué d’insister sur sa capacité de mobilisation, déjà démontrée le samedi et dimanche passés.

Initiateur des mobilisations monstres contre l’insécurité

Tenu à l’écart des scrutins de 2015, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) rêvait depuis de faire son grand retour au-devant de la scène politique burkinabè. Porté par son nouveau président Eddie Komboïgo, ce dernier a su redonner un nouveau souffle à l’ancien parti politique de Blaise Compaoré.

Malgré les appels à surseoir aux manifestations du Président et le remaniement ministériel, l’appel de l’opposition politique burkinabè a tenu toutes ses promesses ce week-end. En effet, des milliers de personnes ont marché dans les rues de plusieurs villes du Burkina Faso. Ceci à la satisfaction du chef de file de l’opposition Eddie Komboïgo qui a salué la « mobilisation gigantesque à travers le pays malgré les appels au boycott par le pouvoir ».

Ce matin sur le plateau de la chaîne de télévision, le président du CDP a déclaré qu’ « il y a des gens qui ont dit que depuis l’histoire du Burkina Faso on n’a jamais pu organiser une marche en une semaine, mais nous l’avons fait. Nous avons relevé ce défi. Et même en 48 heures nous pouvons faire bouger ce Burkina. Le peuple est avec nous et n’attend que notre appel pour sortir. »

C’est dire tout son poids sur la scène politique en réussissant la mobilisation des Organisations de la Société Civile. « Il y avait plusieurs OSC qui étaient à la marche. Plus d’une dizaine » a ajouté Eddie Komboïgo.

 

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Eddie Komboïgo accusé de servir Compaoré

Adoubé par l’ancien président burkinabè, renversé en octobre 2014 par un soulèvement populaire, celui qui a pris la tête du parti de ce dernier en 2020, se défend de faire l’agenda de Compaoré. En effet, Eddie Komboïgo a été accusé par le balai citoyen, l’un des grands OSC du Burkina qui a œuvré au renversement de l’ancien président, de faire l’affaire de son mentor. Le Balai Citoyen a même refusé de prendre part à cette marche.

De l’avis de Smockey, dirigeant du Balai Citoyen, « Il faut que l’objet de cette manifestation soit uniquement et sincèrement l’intérêt de la nation et pas des calculs politiques. Récemment, le chef de file de l’opposition est allé au bord de la lagune Ebrié (Côte d’Ivoire) juste avant la marche. Il n’y a pas eu cette rupture avec le clan Compaoré au niveau du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Ce qui amène à penser souvent que c’est lui-même qui est aux manettes ».

La ligne de défense de Komboïgo

Ces accusations, Eddie Komboïgo s’en est défendu ce matin. « Je suis allé en Côte d’Ivoire et j’ai rencontré le Président COMPAORE mais ce n’était pas dans le cadre de ces marches. Mon voyage en Côte d’Ivoire avait été planifiée depuis longtemps dans le cadre de mes affaires et étant sur le territoire, il était de bon ton de saluer le président COMPAORE », a déclaré le Chef de File de L’Opposition Politique burkinabè.

De plus, Eddie Komboïgo rassure de sa bonne foi lorsqu’il dévoile que « la question de la réconciliation nationale n’était même pas inscrite dans le dialogue politique national. C’est le Cfop qui a exigé qu’on inscrive cela dans le dialogue politique national. »

Le Chef de file de l’opposition politique (Cfop) assure même de sa magnanimité. « Le CFOP n’a pas un budget pour faire des actions sociales. Le budget du CFOP ne vaut absolument rien. Je suis allé au Kaya faire des dons ».

Il veut donc rassurer le citoyen burkinabè sur la confiance a lui accordée, pour défendre les intérêts du pays et menace « nous souhaitions qu’il y ait un ministre d’Etat en charge de la Défense préparé à la guerre et non un délégué. Le Président du Faso a pris ses responsabilités en tant que chef d’Etat pour assurer cette charge. Mais il prend un risque, car nous voulons le retour à la paix et si cela n’arrive pas nous allons encore hausser le ton. »

Esso A.

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