Burkina Faso : Réélection de Roch Kaboré, un nouveau départ aux multiples défis

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La réélection de Roch Kaboré acte un nouveau départ qui porte de multiples défis. En effet, le peuple burkinabè s’est rendu aux urnes le dimanche 22 novembre pour le compte d’un double scrutin. Il s’agit de l’élection présidentielle et des législatives. A l’issue du scrutin présidentiel, les résultats donnés par la Commission électorale nationale indépendante, jeudi 26 novembre, proclament le président sortant Roch Kaboré vainqueur au premier tour avec 57,87% des suffrages exprimés. Pour ce second mandat, les chantiers et défis demeurent importants. Dans l’entourage du président réélu, on parle déjà d’un « nouveau départ ».

A peine l’annonce faite, il s’est adressé aux Burkinabè. Pour lui, l’élection est historique dans la mesure où elle confirme l’ancrage de la démocratie au Burkina. Il a évoqué les questions prioritaires sur lesquelles il compte s’atteler très rapidement. Quatre (4) questions constituent les priorités pour ce nouveau mandat. Il s’agit des questions sécuritaires, de réconciliation nationale, de développement et l’amélioration des conditions de vie des Burkinabè. Mais, réussira-t-il à relever tous ces défis ?

Réélection de Roch Kaboré, défis sécuritaires et la réconciliation nationale

La réélection de Roch Kaboré est une seconde chance donné au président de faire mieux que son mandat précédent. Ainsi le premier marqué par des attaques terroristes à répétition n’a pas permis au numéro des burkinabé d’étaler toute sa politique. Ce qui prouve à suffisance que le Burkina Faso est et demeure menacé par l’insécurité qui ne cesse de s’accroitre. D’ailleurs, le président a été critiqué pour son manque de réactivité et de fermeté. La crise sécuritaire constitue donc la première préoccupation pour ce second mandat. Des sources proches du président renseignent « qu’il a appris de ses erreurs ».

Pour y parvenir, il devra remettre sur pied une armée profondément désorganisée et fragilisée depuis la chute de l’ancien régime. Il doit ainsi reconquérir ces pans de territoire qui échappent encore à l’autorité de l’Etat. Dans son projet de société, gagner le pari de la sécurité et de la stabilité du pays constitue le premier chantier du président Kaboré. Dans cette optique, une attention particulière devra être accordée aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS).

« Je mesure leur rôle décisif dans le maintien de l’intégrité du territoire, de la sécurité, de la paix et de la stabilité du pay », avait-il indiqué lors de sa campagne. Les populations ont hâte de vivre en paix et sont à l’abri des toutes menaces terroristes. Ce défi est d’autant plus grand à relever lorsqu’on sait que les moyens des groupes terroristes dépassent largement ceux des FDS.

Le second défi non moins important est la question de la réconciliation nationale. Ce défi s’inscrit dans le second chantier du programme de société du président Roch Kaboré. Il s’agit de renforcer la démocratie, réconcilier les burkinabè, consolider la paix et la cohésion sociale. Dans ce sens, le président avait promis tout mettre en œuvre pour que la réconciliation soit effectivement. Il s’est d’ailleurs donné un délai.

« Je m’engage, dès le premier semestre de 2021, à organiser un forum de réconciliation », avait-il promis. En effet, il est urgent de vider tous les dossiers qui ne favorisent pas le retour de la paix des cœurs, en recherchant la Vérité, la Justice et le Pardon, conditions indispensables pour une réconciliation vraie et sincère.

Le président Kaboré devra également régler le dossier sensible du retour de l’ancien président Blaise Compaoré, réfugié depuis six ans en Côte d’Ivoire.

Burkina Faso Réélection de Roch Kaboré, un nouveau départ aux multiples défis

Le développement et l’amélioration des conditions de vie à enclencher après la réélection de Roch Kaboré

La question du développement passe par le relèvement des grands défis sectoriels. Aujourd’hui, les attentes des Burkinabés sont immenses. Le pays est confronté à une crise, humanitaire, économique, sociale. Le tout étant amplifié par la pandémie de Covid-19, qui devrait coûter quatre points de croissance pour 2020. Selon certaines statistiques, près de 2 millions de Burkinabés souffrent de la faim, soit un habitant sur dix et 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Pour ce nouveau quinquennat, la transformation structurelle de l’économie reste un défi important. C’est à ce seul prix que le Burkina Faso peut améliorer la productivité et la compétitivité de son économie. Raison pour laquelle le président Kaboré a inscrit dans son programme une démarche fondée sur la promotion des pôles de croissance et le développement. Ce développement concerne les filières porteuses qui sont des points d’ancrage importants pour accélérer le rythme de croissance, créer des emplois et réduire la pauvreté.

Ainsi, gagner le pari de l’emploi et renforcer les moyens et les mécanismes visant l’accroissement du rythme de création d’emplois, demeurent au centre du programme après la réélection de Roch Kaboré. Ceci, compte tenu des pressions croissantes exercées sur le marché du travail burkinabè. Conscient de la question de l’emploi des jeunes, le président Kaboré compte créer d’au moins 600 000 emplois grâce à l’apport du secteur privé. Pour y parvenir, il faut créer les conditions d’un développement économique. Ce qui permettra d’atteindre un taux de croissance générateur d’emplois

Les efforts doivent être intensifiés en vue de préparer l’économie nationale. Ceci, afin de relever les défis de la mondialisation et de l’ouverture accrue sur les marchés régionaux et mondiaux. Ainsi, au niveau agricole, il faut diversifier l’agriculture au-delà du coton à partir des chaînes de valeur présentant un avantage comparatif.

Au plan artisanal, les actions en cours seront poursuivies et renforcées. Les infrastructures doivent être construites dans tous les domaines.

Dans le domaine de l’énergie, l’accès universel des Burkinabè à l’énergie à moyen terme est ambitieux. Ce qui nécessite une amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité à de l’énergie de qualité.

A la lumière de ce qui précède, la tâche s’annonce ardue pour les cinq prochaines années. Kaboré gagnera-t-il ce pari ?

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