Coup d’état en Guinée Conakry : un règlement de compte selon Aliou Barry

Coup d’état en Guinée Conakry , un règlement de compte selon Aliou Barry

Depuis le 05 septembre, un coup d’Etat en Guinée Conakry  a mis en parenthèse, et le président et toutes les institutions de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Aliou Barry, directeur du Centre d’analyse et d’études stratégiques de Guinée, revient sur cet évènement qui ne le surprend pas.

Aliou Barry, directeur du Centre d’analyse et d’études stratégiques de Guinée, pense qu’un des clans formés au sein système de Alpha Condé, est à l’origine de ce coup d’Etat. Il est reçu sur la Radio France Internationale (RFI).

Coup d’état en Guinée Conakry, pas une surprise

Le coup d’Etat qui est survenu en Guinée, n’est pas un évènement surprenant. Selon Aliou Barry, c’est la conséquence logique d’une erreur stratégique que le président Alpha Condé a commise. C’est celle d’avoir créer des forces spéciales suréquipés et surentrainées. L’idée de cette unité spéciale est venue de l’ancien président tchadien Idriss Deby, selon M. Barry. Le défunt président tchadien était considéré par Alpha Condé comme son conseiller de défense.

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La création d’une force spéciale dans le contexte guinéen était inutile vu l’absence de menace terroriste sur le pays. Le rôle d’une unité spéciale étant justement de lutter contre le terrorisme et autres. Selon le chercheur, Alpha Condé a voulu créer une unité « à sa solde pour réprimer toute manifestation qui aurait eu lieu en Guinée ». Et cette force spéciale a joué ce rôle.

Mais cette unité s’est retournée contre lui suite aux rumeurs selon lesquelles son responsable, le colonel Mamady Doumbouya, allait être arrêté. la raison est l’existence de soupçons sur son rapprochement avec le président de la transition malienne Assimi Goita. D’où le coup d’Etat en Guinée Conakry. Il faut préciser que ce militaire de la légion étrangère en France à la retraite, a été rappelé par Alpha Condé pour diriger la force spéciale.

Un coup d’Etat téléguidé par un clan

Selon Aliou Barry, il existe plusieurs clans au sein du parti Rassemblement du Peuple de Guinée (RDG), de Alpha Condé. Notamment le clan du ministre de la défense Mohamed Diané, celui d’Amadou Damaro, le président de l’Assemblée nationale. Cette clanisation découle du vieillissement du pouvoir doublé de l’état de santé du président Condé. L’un de ces clans « qui en avait marre du système Alpha » serait à l’origine du coup d’Etat en Guinée Conakry.

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Pour Barry, tous ces clans craignaient « l’émergence et la puissance du commandant des forces spéciales » et « ils ont voulu mettre la main sur lui ». La fin du système Alpha Condé se faisant sentir, un des clans a dû pousser le colonel à passer à l’acte. Ce clan pourrait récupérer à son compte le changement en Guinée.

En outre le fait d’avoir affaibli la seule force politique de l’opposition, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) n’a pas pu assurer au président une longévité au pouvoir.

Mais Aliou Barry craint que l’instabilité se prolonge au delà du coup d’état en Guinée Conakry. Parce qu’il n’est « pas exclu que d’autres camps se soulèvent », à moins que, selon le chercheur, la population ne soutienne les nouveaux dirigeants.

En attendant, le conseil National de Rassemblement et de Développement (CNRD) l’organe  dirigeant, depuis le coup d’état en Guinée Conakry, a rencontré le gouvernement ce lundi 06 septembre. il a annoncé la saisie des documents de voyage et des véhicules de commandement de tous les ministres sortants et présidents d’institutions.

Esso A.