Frontière Pologne-Biélorussie : les migrants pris au jeu des européens

Frontière Pologne-Biélorussie : les migrants pris au jeu des européens

La crise migratoire qui sévit à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie prend de l’ampleur. Des milliers de migrants y font, face à un important dispositif militaire polonais, les empêchant d’entrer dans le pays. Des migrants, devenus des pions dans les rivalités entre les pays européens.

La Pologne a déployé des milliers de soldats à la frontière qu’elle partage avec la Biélorussie pour empêcher, parfois violemment, les migrants de passer. Ces derniers se retrouvent pris entre les gardes-frontières des deux pays qui les repoussent chacun de son côté. Une crise migratoire que l’Union européenne accuse la Biélorussie de créer intentionnellement.

Les migrants pris en étau

Ils sont entre 3000 et 4000 migrants amassés entre les deux frontières. Ils étaient déjà des milliers depuis quelques mois aux frontières biélorusses avec la Pologne, la Lituanie ainsi que la Lettonie. La Lituanie qui a vu le nombre d’entrée de migrants exploser depuis le début d’année, a durcit les conditions à ses frontières. Rabattant ainsi les migrants vers les autres pays et surtout la Pologne.

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Et depuis lundi, la crise migratoire s’est accentuée avec la Biélorussie qui pousse les migrants loin de sa frontière, parfois avec des tirs en l’air. Ces derniers, principalement irakiens et kurdes, se heurtent aux barbelés dressés à la frontière polonaise et aux milliers de soldats polonais déployés pour les empêcher de rentrer sur le territoire.

Ces confrontations se font non sans heurts. La Pologne ayant annoncé ce 10 novembre, avoir lancé un coup de filet contre les migrants, et procédé à plus d’une cinquantaine d’arrestations. Les autorités biélorusses accusent, elles, la Pologne d’avoir violenté quatre migrants à leur frontière commune. Mais pour l’UE, cette crise migratoire est provoquée par la Biélorussie.

La Biélorussie, accusée d’alimenter la crise migratoire

L’Union européenne accuse le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, de sciemment organiser l’afflux de migrants vers l’Europe, pour déstabiliser l’UE. L’organisation avait imposé des sanctions à la Biélorussie pour dénoncer sa politique de répression de l’opposition depuis l’élection présidentielle de 2020. Le président biélorusse aurait alors créé cette crise migratoire en délivrant des visas à des migrants, principalement du Moyen-Orient. Et en les acheminant jusqu’aux frontières des pays voisins.

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Au début de la crise migratoire en juillet, le président biélorusse avait même déclaré « nous ne retiendrons personne. Nous ne sommes pas leur destination finale, après tout. Ils se dirigent vers l’Europe des Lumières, accueillante et chaleureuse ». Ceci en réponse aux accusations de la Lituanie qui estimait que la Biélorussie voulait faire pression sur l’UE à travers les migrants.

Le président russe Vladimir Poutine est aussi pointé du doigt comme « commanditaire » de cette crise migratoire, étant donné qu’il est l’allié de Minsk. Mais la Biélorussie se défend en rejetant le tort sur l’occident. Selon elle, l’UE aurait orchestré cette crise pour justifier « une cinquième série de sanctions » contre le pays de Loukachenko.

Edoh