Crise politique en Libye: rien ne va, dix ans après kadhafi

Crise politique en Libye: rien ne va, dix ans après kadhafi
Abdelhamid Dbeibah, premier ministre reconnu soutenu par l'ONU

La crise politique en Libye, née du renversement de Mouammar Kadhafi, est loin de son dénouement. Depuis jeudi, le pays se retrouve, à nouveau, avec deux premiers ministres.

La non tenue des élections générales en décembre passé, a exacerbé la crise politique en libye, divisé entre deux camps. Les rivalités entre le camp de l’est incarné par le Parlement et l’homme fort, le maréchal Khalifa Haftar, et le camps de l’ouest, matérialisé par le gouvernement de Tripoli et du Haut Conseil d’Etat, s’exacerbent. Ces deux camps se disputant le gouvernement.

Deux premiers ministres en libye

Après des années de conflits armés, un gouvernement dirigé par Abdelhamid Dbeibah a été mis sur pied il y a un an, sous l’égide de l’ONU. Il avait pour mission de mener la transition jusqu’aux élections présidentielle et législatives, prévues en décembre dernier et censées mettre fin à la crise politique en Libye.

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Mais les désaccords incessants entre le pouvoir de l’est et celui de l’ouest ont conduit au report des élections. Suite à cela, le parlement dirigé par l’influent Aguila Saleh a considéré le mandat de Dbeibah expiré et a entamé la procédure de son remplacement. Procédure qui a abouti au vote jeudi de l’influent ex-ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha, comme nouveau premier ministre.

A son arrivée jeudi soir à l’aéroport de Mitiga, près de la capitale, en provenance de Tobrouk, M. Bachagha a promis « d’ouvrir un nouveau chapitre », en « tendant la main à tous ». Le seul bemol est que le premier ministre sortant, refuse de démissionner. Rien d’inédit, dans la crise politique en libye. Entre 2014 et 2016, le pays a été dirigé par deux premiers ministres

Enlisement de la crise politique en Libye

Bien que le premier ministre élu par le parlement a «remercié M. Dbeibah pour le travail accompli pendant cette période difficile», ce dernier ne compte pas lui céder son siège. «Je n’accepterai aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle», a averti M. Dbeibah mardi dans un discours télévisé, affirmant que son gouvernement intérimaire ne remettrait le pouvoir qu’à «un gouvernement élu».

Fati Bachagha,, nouveau premier ministre élu par le parlement de Tobrouk

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Cette situation est d’autant plus confuse que le parlement lui même a vu son mandat théoriquement expiré en décembre. Au début de sa séance jeudi à Tobrouk, le Parlement a dû voter pour prolonger de 14 mois son mandat. Un autre difficulté qui aggrave la crise politique en Libye est le soutien de groupes armés dont dispose chacun des premiers ministres.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des tirs ont visé le convoi de Dbeibah à Tripoli, sans faire de victimes, selon le ministère de l’Intérieur. Ce vendredi, le nouveau premier ministre Fathi Bashaga est arrivé à Tripoli, où des centaines de ses partisans l’attendaient. Il a demandé une transition pacifique du pouvoir. Quant à M. Dbeibah, il a toujours le soutien de l’Onu mais l’instance admet que c’est aux libyens de décider.

Esso A.