CVJR Mali, ouverture de la seconde audience dans le pays

CVJR Mali, ouverture de la seconde audience dans le pays
CVJR Mali, ouverture de la seconde audience dans le pays

La CVJR Mali a été mise en place comme dans certains Etats africains dont le passé est marqué par de graves violations des droits humains avec pour conséquences plusieurs victimes. Il s’agit de faire la lumière sur tout ce qui s’était passé afin d’aboutir à une vraie réconciliation. C’est dans cette optique que la CVJR Mali (Commission Vérité Justice et Réconciliation) a organisé samedi 5 décembre au centre international de conférence de Bamako sa seconde audience publique en un an.

Durant toute une journée, des survivants de massacre, de meurtre, d’acte de torture et de traitement inhumains ont été auditionnés. C’est le cas d’Aicha Wallet Albessaty qui a fait un témoignage très touchant.

CVJR Mali, témoignage de Aicha Wallet Albessaty

Cette journée a été marquée par le témoignage d’une victime en la personne d’Aicha Wallet Albessaty. Elle s’est appesantie sur les actes de tortures qui ont eu lieu aux premières années de l’indépendance, en 1963. Elle a évoqué la rébellion touarègue qui a éclaté à Kidal. Une rébellion matée par l’armée malienne.

Âgée alors de 9 ans, Aicha raconte de son regard perçant y avoir perdu des membres de sa famille. Elle dénonce les amalgames d’alors : « Les militaires, ils ne font pas la différence entre les hommes de terrain, et la population, et c’est ça qui est grave, on tue des innocents. ».

D’autres victimes souhaitent vivre décemment

Cette journée d’audience a aussi connu l’intervention de Onze autres survivants d’atrocités. Ces victimes souhaitent tout simplement vivre décemment et en toute sécurité. C’est le cas d’Abdoulaye Barry en larme durant son récit. Sa femme et trois de ces enfants ont été tués lors du massacre du village peul d’Ogossagou le 23 mars 2019

« Me voici aujourd’hui, je n’ai plus de biens, mes proches sont morts, je n’ai pas de champ. Je n’ai pas de travail, tout ce que je cherche, c’est de l’aide, au nom de Dieu pour que je puisse faire vivre les enfants qu’il me reste. ». C’est ce qu’il a déclaré les larmes aux yeux.

Mais, pour ce qui concerne l’ouverture de dossier judiciaire, la CVJR Mali n’en a pas le mandat. Ce qui pose la question d’éventuelles réparations.

Il faut rappeler qu’en début décembre, 18722 témoignages ont été collectés sur toute l’étendue du territoire.

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