Le débat Macron-Le Pen qui a opposé les deux finalistes de la présidentielle française a eu lieu ce mercredi 20 avril. Plusieurs sujets ont alimenté les échanges parfois houleux dans lesquels l’Afrique n’a occupé qu’une place minime.
La France entretient avec l’Afrique une relation de longue date qu’elle essaie de réadapter aux réalités de chaque époque. Ce qui justifie l’intérêt porté par le continent à chaque élection présidentielle en Hexagone. Mais depuis quelques années, la place de l’Afrique dans les débats et campagnes commence par s’étioler, ce qui a été confirmé en cette année électorale. Le continent est plus évoqué sur des prismes sécuritaire et migratoire.
L’Afrique oubliée dans le débat Macron-Le Pen
Il aura fallu que la candidate du Rassemblement National (RN) évoque le sujet pour que l’Afrique fasse son intrusion dans ce débat Macron-Le Pen. Elle l’a même reproché aux modérateurs du débat. Mais rien d’étonnant dans la mesure où l’Afrique a été peu présente au cours de la campagne présidentielle.
Et le sujet n’a été que très peu développé au cours du débat Macron-Le Pen. Les programmes des deux candidats sur l’Afrique peuvent justifier cet oubli. En effet, Marine Le Pen, n’a pas grande ambition à l’égard du continent si ce n’est contrôler l’immigration. Pour cela, elle veut réduire les aides et visas, limiter le droit d’asile, durcir l’accès à la nationalité française.
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Elle veut aussi créer une union francophone qui servirait une «politique de codéveloppement et de respect avec l’Afrique francophone», développer de nouvelles collaborations militaires, pour défendre les « intérêts français ». Quant au président sortant Macron, il veut « renouveler les échanges » entre la France et l’Afrique, dans la continuité des évènements comme le nouveau Sommet Afrique-France organisé à Montpellier en octobre 2021.
Son programme intitulé « agenda ambitieux entre l’Afrique et la France », mise sur le travail des mémoires, visant à mettre fin aux conséquences de la colonisation. Des actions ont déjà été entreprises dans ce sens au cours du mandat finissant. Il veut également poursuivre l’expansion de la francophonie pour faire du français la première langue d’Afrique,et aider à apporter «une réponse juste et solide à la crise de la Covid-19 en Afrique».
Mais ces différents projets sont dans les programmes écrits et n’ont pas alimenté le débat Macron-Le Pen. La candidate a juste reproché à M. Macron d’être «trop européano-centré», exigeant une redéfinition des relations avec le continent africain. Ce à quoi le président a rétorqué «j’ai fait plus de voyages en Afrique que mes prédécesseurs», tout en lançant à Mme Le Pen, «le projet que vous portez est un projet de rétrécissement».
Esso A.
