Décès de Ibrahim Boubakar Keita: une pression supplémentaire sur la Cedeao face au Mali?

Décès de Ibrahim Boubakar Keita: une pression supplémentaire sur la Cedeao face au Mali?

Le décès de Ibrahim Boubakar Kéita a été annoncé ce 16 janvier par sa famille. L’ancien président malien est mort, à son domicile, laissant son pays dans un bras de fer avec la Cedeao, né de son renversement par l’armée, en 2020. 

Renversé par l’armée, à la suite d’une longue mobilisation populaire, IBK s’en est allé à 76 ans. En sa qualité d’ancien président, ce dernier aura droit à tous les hommages dûs. Mais les dirigeants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ayant décidé de fermer leurs frontières avec le Mali, il est intéressant de se demander s’il seront présents aux obsèques de leur pair.

La Cedeo, déja sous pression

Depuis l’ambargo tous azimuts décidé par la Cedeao sur le Mali, des voix se sont levées pour dénoncer une démarche suicidaire. C’est le cas de la Guinée qui a refusé de respecter ces mesures en gardant ses frontières ouvertes avec le Mali. Aussi d’autres figures africaines ont-elles soutenu le Mali. Le Syndicat National des Enseignants Chercheurs et Chercheurs du Supérieur (SNECS) du Niger a, de son côté, sorti un communiqué de presse sur le sujet, le jour du décès de Ibrahim Boubakar Kéita.

Mali: le président Assimi Goita valide un plan de riposte aux sanctions de la Cedeao

A travers ce communiqué, l’orgnisation a comdamné «fermement» les sanctions de la Cedeao qu’elle qualifie de «mesures impopulaires ». Bien qu’elle trouve le délai de prolongation de la transition de cinq ans, «exagéré», elle a appelé la Cedeao à défendre réellement les intérêts du peuple malien.

En outre, le premier ministre malien Choguel Maïga a annoncé, qu’une plainte sera déposée devant les institutions sous-régionales, africaines et internationales, contre ces sanctions « illégales ». Don’t l’objectif reel est de « déstabiliser le Mali » et d’ « achever » « un peuple déjà à terre », sous la manoeuvre de la France. Aussi apparait-il judicieux de se demander si le décès de Ibrahim Boubakar Keita apportera un dégel dans les relations tendues entre le Mali et la Cedeao.

Décès de Ibrahim Boubakar Keita, coup dur pour la Cedeao

C’est un secret de polichinelle que la relation est devenue très tendue entre les chefs d’Etat de la Cedeao et celui du Mali. La proposition des autorités maliennes, de prolonger la transition de cinq ans, a provoqué le courroux de l’organisation sous-régionale, qui a décidé d’isoler le pays par des sanctions. Mais le décès de Ibrahim Boubakar Kéita, ancient president du Mali, vient jetter un pavé dans la marre.

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Les bons usages voudront que des présidents de la Cedeao viennent rendre un dernier hommage à leur ancien collègue. Feront-ils le déplacement alors que leurs frontières avec le Mali sont fermées? Et même si un vol présidentiel ne rentre pas dans la catégorie des vols interdits, venir au Mali, reviendrait à être accueilli ou reçu par le président de la transition Assimi Goita. Celui qui, justement, est vomi par la classe des dirigeants de la Cedeao.

Un gros dilemme en perspective pour l’organisation qui légitimerait, un temps soit peu, les autorités actuelles du Mali par une présence à leur côté. Une équation à laquelle les chefs d’Etat devront trouver une réponse dans les jours à venir. L’organisation a d’ailleurs, après l’annonce du décès de Ibrahim Boubakar Keita, indiqué sur son compte twiter, sa disponiblité à «accompagner le Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel ».

Esso A.