Démission du premier ministre soudanais : coup dur pour le général putschiste, Abdel Fattah al-Burhane

Démission du premier ministre soudanais : coup dur pour le général putschiste, Abdel Fattah al-Burhane

Les manifestations anti-putsch ont eu raison de l’accord conclu entre le général putschiste et le premier ministre soudanais. En effet, Abdallah Hamdok, a annoncé dimanche 2 janvier, sa démission.

Après le coup d’Etat militaire qui l’avait renversé, en octobre, le premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, a signé un mois après, un accord avec le général al-Burhane. Mais son retour à sa poste n’a pas entamé la détermination des manifestants opposés au général. Ces derniers ont réussi à faire basculer l’accord, après une nouvelle journée meurtrière de manifestations.

Démission du premier ministre soudanais

« J’ai décidé de renoncer à mes responsabilités et d’annoncer ma démission en tant que Premier ministre » a annoncé M. Hamdok à la télévision nationale. La raison évoquée par le premier ministre soudanais est de permettre à une autre personne d’aider le pays « à passer par ce qui reste de la période de transition vers un pays démocratique civil ».

Soudan : la réhabilitation du premier ministre Abdallah Hamdok ne satisfait pas la rue

Cette annonce du premier ministre est intervenue après de nouvelles manifestations ce 2 janvier qui ont fait au moins deux morts. Depuis le putsch du 25 octobre 2021 et la mise sous résidence surveillée du premier ministre soudanais, les populations n’ont cessé de manifester.

Le retour à son poste, de Abdallah Hamdok en novembre, à la suite d’un nouvel accord avec le général al-Burhane n’a pas calmé la rue. Et moins de deux mois après, les manifestations n’ayant cessé avec son lot de morts, le premier ministre a préféré reconnaitre son incapacité à être un socle pour les militaires au pouvoir.

Le pouvoir du général al-Burhane menacé par la rue

Dans le message annonçant sa démission, le premier ministre soudanais a reconnu avoir tenté de son « mieux d’empêcher le pays de glisser vers la catastrophe ». Selon son jugement, le Soudan aujourd’hui « traverse un tournant dangereux qui menace sa survie (…) au vu de la fragmentation des forces politiques et des conflits entre les composantes (civile et militaire) de la transition. (…) Malgré tout ce qui a été fait pour parvenir à un consensus (…) cela ne s’est pas produit ».

Général Abdel Fattah al-Burhan

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Depuis quelques jours, la rumeur ne cessait d’enfler et la presse locale assurait qu’il ne se présentait plus à son bureau depuis des jours. Il a reconnu avoir finalement échoué dans un pays dont la « survie » est « menacée » aujourd’hui. Une déconvenue pour le général al-Burhane qui pensait faire passer la pilule de son coup d’Etat avec le retour du premier soudanais à son poste.

Mais c’est justement cet accord qui a terni l’image de Hamdok. Il est subitement devenu le « traître » qui aidait les militaires à « faciliter le retour de l’ancien régime ». Après la révolution de 2019 qui a fait tomber l’ancien président Omar El Béchir, le pouvoir était partagé entre civils et militaires avec un retour total des civils au pouvoir, prévu avant des élections libres en 2023. Mais en octobre, les militaires ont repris le pouvoir total. Et face à ce coup de force, les soudanais sont déterminés. Ils ne veulent « ni partenariat ni négociation » avec l’armée, après des manifestations qui ont déjà fait 57 morts.

Esso A.