Ethiopie : de nouvelles accusations contre l’ONU qui confortent Abiy Ahmed

Ethiopie , de nouvelles accusations contre l'ONU qui confortent Abiy Ahmed

De nouvelles accusations contre l’ONU sont proférées en Ethiopie, mais cette fois-ci sur internet. L’organisation, pointée du doigt dans un interview sur son rôle dans le conflit au Tigré, n’a pas tardé à réagir.

La responsable de l’Organisation Internationale des Migrations (OIM), une branche de l’Organisation des Nations Unies (ONU), a tenu des propos graves contre ses supérieurs. Ses propos non confirmés par l’organisation, lui ont valu une mise en congés administratifs.

L’Onu favorable aux rebelles du TPLF

Dans un entretien avec un écrivain, largement partagé sur internet, la responsable de l’OIM a porté des accusations contre l’ONU. En présence d’un autre haut responsable de l’organisation, Maureen Achieng a déclaré que ses collègues « sont tombés » sur le gouvernement éthiopien lorsque la guerre a commencé. Elle les accuse aussi d’avoir mis sur la touche les responsables de l’ONU sur le terrain (elle-même). Remplacés par d’autres déployés d’ailleurs avec une vision préconçue du conflit dans le Tigré.

Maureen Achieng, chef mission de l’OIM en Ethiopie

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Elle est allée plus loin, en traitant le TPLF de « sale » et « cruel », tout en souhaitant ne jamais avoir à retourner au Tigré. Plus tard, dans une note interne destinée à ses collègues, Mme Achieng a démenti avoir proféré des accusations contre l’ONU. Elle s’est dit « profondément perturbée et déçue » par ces enregistrements, qui ont été « subrepticement enregistrés et montés de façon sélective ».

Le directeur général de l’OIM, Antonio Vitorino, a affirmé, dans une lettre lundi, que ces propos ne correspondent pas aux principes de l’OIM et « ne doivent en aucun cas être vus comme exprimant la position de l’OIM ». La responsable a été mise en congés administratifs pour « interviews non autorisées », indique l’AFP.

Gravité des accusations contre l’ONU

Même si Maureen Achieng se défend en évoquant un montage ; dans les séquences diffusées, les participants discutent ouvertement et à plusieurs reprises du fait que l’entretien était enregistré. Ces accusations contre l’ONU interviennent dans un contexte délicat.

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En effet, les propos de Mme. Achieng interviennent, quelques jours, après l’expulsion de sept hauts responsables de l’ONU par le ministère des Affaires Etrangères de l’Ethiopie. Ils étaient accusés d’« ingérences dans les affaires intérieures » du pays. Ces nouvelles accusations contre l’ONU ne font que conforter l’Ethiopie dans ses dénonciations d’ingérence de l’organisation.

Mais aussi sur la véracité des cris d’alarmes lancés par l’ONU par rapport au Tigré. L’organisation qualifie de « blocus humanitaire de facto », la situation qui prévaut au Tigré, et redoute la survenue d’une famine de grande ampleur, à l’image de celle de 1980. Ce, même si le directeur régional de l’agence pour l’Afrique de l’Est et la Corne, Mohammed Abdiker, a qualifié leur travail d’impartial et sans prise de parti dans les conflits, précise l’AFP.

Kylian B.