Côte d’ivoire : difficile équation des partis de trouver des candidates pour les législatives

difficile équation des partis de trouver des candidates pour les législatives

En Côte d’ivoire, la loi oblige les partis politiques à présenter des candidates pour les législatives soit 30 % des femmes parmi les candidats. La clôture des dépôts de candidatures est initialement prévue ce mercredi 20 janvier. A deux jours de la clôture des dossiers de candidatures, plusieurs partis n’ont pas pu se conformer à cette exigence. L’équation est donc difficile. D’où la nécessité d’accorder un délai supplémentaire aux candidats pour qu’ils puissent trouver des candidates pour les législatives et déposer leur dossier à la Commission électorale indépendante en Côte d’Ivoire en vue du scrutin le 6 mars. Ils ont donc jusqu’à vendredi 18h pour le faire.

Cette décision fait suite à une requête de plusieurs partis politiques qui avaient demandé un report pour pouvoir boucler leurs arbitrages et pour trouver suffisamment de femmes candidates pour les législatives, près d’un tiers comme la loi l’impose désormais. Requête à laquelle la CEI a répondu donc favorablement.

Des candidates pour les législatives, une nouveauté qui complexifie les choses

L’exigence de cette représentation de 30% des femmes candidates pour les législatives est certes une nouveauté. L’on peut penser à une promotion des femmes dans les instances de décisions. Bref, dans la vie politique. Mais, cette loi qui contrainte désormais les partis politiques à présenter les femmes parmi leurs candidats, ajoutée à la a complexité du scrutin législatif à un tour ne rend pas la tâche facile aux partis.

En effet, sur les 255 sièges de députés à pourvoir, 86 sont soumis à un scrutin de liste parce qu’il s’agit de circonscriptions à plusieurs sièges. Les 169 autres sièges sont soumis au scrutin uninominal.

Pour chacune des circonscriptions soumises à un scrutin de liste, un tiers des candidats d’un parti doivent être des candidates. Par exemple à Abobo, où six sièges sont à pourvoir, deux doivent être brigués par des femmes.

La Côte d’Ivoire mal classée dans le monde

Pour les scrutins uninominaux, le ratio de 30% est calculé sur le total des candidats présentés au niveau national. A en croire les confrères de RFI, il s’agit d’un casse-tête mathématiques qui peut coûter cher : si un parti ne respecte par le quota, théoriquement sa liste de candidats est rejetée.

La même source rappelle que la loi d’octobre 2019 imposant ces 30% avait été saluée par l’ensemble des députés. Mais, il semble que la plupart des formations politiques ne s’y soient pas suffisamment préparées. Et depuis plusieurs semaines les états-majors ne cachent pas leurs difficultés à aligner des candidates.

« La loi a été votée il y a un an et demi à l’unanimité. On est surpris qu’ils la découvrent maintenant », commente une source au sein de l’administration électorale. Il faut dire que dans les instances des partis, les femmes sont rares. Ce qui, en matière de représentativité des femmes au sein des assemblées élues, place actuellement la Côte d’ivoire au 160e rang sur 193 pays.

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