Des experts de OIF au Niger où le fichier électoral est contesté

Des experts de OIF au Niger où le fichier électoral est contesté

A l’approche des élections présidentielles en Afrique surtout noire francophone, plusieurs aspects du processus ne font jamais l’unanimité. Il peut s’agir du problème du fichier électoral ou autres. Au Niger, les experts de OIF sont présents pour auditer le fichier électoral déjà contesté. Il faut noter que les fichiers électoraux sont souvent contestés par les partis de l’opposition. Ces querelles autour du fichier électoral conduisent généralement à son audit.

Au Niger, l’audit du fichier débute ce vendredi 4 septembre. La Ceni, la Commission électorale, a réceptionné officiellement le fichier avant-hier, et devait dès hier jeudi 3 septembre le remettre à la première équipe d’experts arrivés à Niamey. Ces experts de OIF seront rejoints par ceux de la Cédéao et de l’Union africaine. Leur mission s’annonce délicate, le fichier étant déjà contesté par l’opposition.

Un fichier électoral déjà contesté par l’opposition

Dans son livre blanc publié fin juillet, l’opposition nigérienne critiquait déjà l’élaboration du fichier électoral. Aujourd’hui, les opérations d’enrôlement sont terminées. Le fichier est finalisé, mais la méfiance reste de mise.

« On n’est pas d’accord avec la manière dont le fichier a été élaboré », prévient Mariama Gamatié Bayard, une des portes paroles de la coalition pour une alternance politique.  « On a pris des immigrants. On a fait les choses la nuit. Ils ont acheté les récépissés », a-t-elle indiqué.

A l’en croire, l’opposition nigérienne a décrit de « manière détaillée » avec des preuves tangibles tout ce qui entache le fichier

« Le code électoral dit que c’est un fichier biométrique national. Il n’est pas question de ça (…). La diaspora n’y figure pas », a-t-elle fait savoir.

Le président de la Ceni, Maitre Issaka Sounna, confirme que la fermeture des frontières due à la pandémie n’a pas permis d’effectuer les opérations d’enrôlement en temps et en heure dans les 15 pays concernés.

L’opposition invitée à s’associer aux experts de OIF pour la procédure de l’audit

Pour Maitre Issaka Sounna, le premier affichage du fichier a été fait dans les 18 000 centres d’enrôlement et de vote. Par ailleurs, « l’affichage a donné lieu à des recours qui ont tous été traités », a-t-il laissé entendre.

« Toutes les réclamations que nous avons reçues ont été traitées, il n’y a pas eu une seule plainte complémentaire », a-t-il indiqué.

« Si on dit que le fichier n’est pas bon maintenant, je ne comprends pas », s’est-il étonné. « Parce que nous n’avons aucune plainte qui n’ait été traitée pendant la période de contentieux », a-t-il conclu.

Le président de la Ceni demande à l’opposition de faire confiance à son institution. Il rappelle que tous les partis, y compris ceux de l’opposition, sont invités à s’associer à la procédure de l’audit.

Il faut rappeler que jusqu’à hier, jeudi 3 septembre au soir, l’opposition n’avait pas encore désigné ses représentants. Vivement que les experts de OIF réussissent cette mission qui n’est pas du tout facile.