Dialogue politique ivoirien : l’exploit de rassembler beaucoup de partis autour de la table suffira-t-il ?

Dialogue politique ivoirien : l’exploit de rassembler beaucoup de partis autour de la table suffira-t-il ?

Suspendu depuis près d’un an, le dialogue politique ivoirien a repris cette semaine. Sous la houlette du premier ministre Patrick Achi qui a appelé les partis politiques, la cérémonie d’ouverture a connu la présence de plusieurs d’entre eux dont les principaux.

Cette rencontre tenue le jeudi 16 décembre constitue la cinquième phase du dialogue politique ivoirien ouvert il y a deux ans et conduit successivement par les deux premiers ministres défunts. Les dialogues proprement dits vont débuter le 21 décembre. L’engouement des partis politiques et societé civile pour cette reprise présage d’un apaisement de l’atmosphère politique, même si dans les rues, certains ivoiriens affichent une indifférence.

Les partis politiques favorables au dialogue politique ivoirien

En tout 21 formations dont 8 regroupements et 13 partis individuels ont pris part à la cérémonie d’ouverture du dialogue politique ivoirien. A cette rencontre ont aussi pris part des acteurs de la societé civile. Cet engouement n’est pas qu’apparent puisque les participants ont indiqué adhérer à cette reprise et ont souhaité qu’elle aboutisse pour le bien de la Côte d’Ivoire.

Patrick-Achi, Premier ministre de Côte d’Ivoire

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L’espoir est permis dans la mesure où les ténors de la scène politique étaient présents ou représentés. En effet, le nouveau parti de Laurent Gbagbo (PPA-CI) était présent à travers un représentant. Il en est de même pour le PDCI de Henry Konan Bédié. Pascal Affi N’Guessan du FPI était quant à lui, présent personnellement. Le RHDP du président Alassane Ouattara était aussi représenté.

L’heure serait donc venue de tourner définitivement la page des querelles et de construire ensemble la Côte d’Ivoire. En tout cas, on peut y croire vu l’engouement que suscite cette phase du dialogue politique ivoirien, qu’avaient appelé de tous leurs vœux Gbagbo et Bédié. En outre la charge confiée aux partis politiques et société civile, de proposer des termes de références qui serviront de base aux discussions augure d’un dénouement heureux, même si tous les ivoiriens ne sont pas emballés.

Le scepticisme de certains ivoiriens

La crise post-électorale de 2010 a laissé des séquelles dans la tête de certains ivoiriens. Au point qu’ils ont du mal à donner, de nouveau, leur confiance aux acteurs politiques. Comme le rapporte le site d’information DW, certains dans la rue, ne croient pas à l’issue heureuse de ce dialogue politique ivoirien alors qu’« un acteur majeur de la crise qu’on vient de traverser est encore à l’extérieur et qu’on a encore un certain nombre de réfugiés à l’extérieur ».

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L’efficacité d’un tel dialogue est remise en cause par d’autres qui gardent encore en mémoire la présidentielle de 2020. En effet une crise post-électorale en 2020 avait fait des morts alors qu’un dialogue politique avait aussi eu lieu. L’organisation Alternative Citoyenne Ivoirienne est aussi dubitative quant à l’issue des discussions.

Pour sa présidente, Pulchérie Edith Gbalet, le dialogue politique ivoirien est amputé des « acteurs qui comptent au niveau national et particulièrement tous ceux qui sont investis de façon visible sur la question de la paix et de la réconciliation ». Mais elle espère que les autorités vont rattraper le coup. En attendant, les participants devraient déposer leurs termes de référence jusqu’à ce vendredi 17 décembre, dans l’après-midi.

Esso A.