RDC : Discours de Felix Tshisekedi à La Nation ce vendredi, quel sort pour la coalition ?

discours de Félix Tshisekedi

En république démocratique du Congo RDC le discours de Felix Tshisekedi à La Nation est vivement attendu. Il se tiendra ce vendredi 23 octobre 2020. La réunion du conseil des ministres qui était prévue ce jour n’aura plus lieu. La tension est encore vive entre le Cap pour le Changement, sa plateforme, et le Front Commun pour le Congo, le regroupement politique de son prédécesseur et allié Joseph Kabila. La nomination et la prestation de serment de trois juges constitutionnels ont accentué les tensions ces derniers jours.

C’est dans ce contexte particulièrement tendu que se fera le discours de Felix Tshisekedi à la nation ce vendredi. Va-t-il sonner la fin de son mariage avec Kabila ? Pour l’heure, même si tous les signaux sont rouges, les leaders de la coalition ont intérêt à surmonter leurs divergences.

Le discours de Felix Tshisekedi confirme un mariage boiteux entre les deux camps

Depuis que la coalition a pris la direction de la RDC, les tensions n’ont jamais cessé de naitre entre les deux camps. Ces tensions se sont accrues ces derniers jours autour de la prestation de serment, mercredi 21 octobre, des 3 juges. Ils ont été nommés au Conseil constitutionnel par le président Tshisekedi.

Ces nominations n’ont pas reçu l’onction du parti de son prédécesseur Kabila. Le FCC accuse ainsi le chef de l’État d’avoir violé la Constitution en nommant ces juges.

Hier jeudi à Kinshasa, le FCC a convoqué la presse pour dénoncer ce qu’il appelle une « dérive dictatoriale ». Le camp Kabila a assuré s’opposer à toute initiative visant à déstabiliser les institutions et à poursuivre sa lutte pour la restauration de la démocratie.

Pour le FCC, il avait le choix entre une coalition et une cohabitation. En optant librement pour une coalition, c’était dans l’intérêt du pays. Dans ces conditions, le FCC se dit prêt à assumer ses responsabilités au regard de la confiance que le peuple souverain a investi en lui. Ceci, par l’octroi de la majorité à l’Assemblée nationale.

C’est donc dire que les tensions ont atteint leur paroxysme. La cérémonie de prestation de serment des trois juges constitutionnels a été boycottée par le Premier ministre. Le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale ont aussi brillé de leur absence à la cérémonie. Or, ils sont tous membres du FCC de Joseph Kabila. Ces vives tensions entre le Premier ministre et le président Tshisekedi sont-elles susceptibles d’entrainer finalement et définitivement un divorce ? Pour le moment, l’on ne saurait l’affirmer. Néanmoins le discours de Felix Tshisekedi pourraient annoncer les pistes de solutions.

Un divorce incertain

Selon un conseiller à la présidence de la République, Félix Tshisekedi serait particulièrement fâché contre son Premier ministre. Il l’accuserait d’être à la solde du FCC de Joseph Kabila. A en croire ce conseiller, le comportement du Premier ministre fragilise la cohésion de l’exécutif national.

Avant le discours de Felix Tshisekedi à la Nation ce vendredi, certains dans l’entourage de Félix Tshisekedi demanderaient au Premier ministre de tirer les conséquences de son positionnement. Il lui serait également demandé de déposer sa démission et celle de son gouvernement. D’autres, plus sévères, demandaient au chef de l’Etat de dissoudre le parlement.

Pour les proches du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, ce dernier est plutôt cohérent dans ses positions. « Depuis plusieurs semaines, le Premier ministre tente de désamorcer la bombe », explique un de ses conseillers. Ceci, « en signifiant au chef de l’Etat des problèmes de légalité dans ses dernières ordonnances ».

Aussi, le chef de l’Etat et le Premier ministre ont reçu, chacun de son côté, quelques diplomates ce mercredi. D’après diverses sources, le message a été plutôt celui de l’apaisement.

Du côté de la présidence de la République, il se rapporte que Félix Tshisekedi n’est pas encore prêt à la rupture avec son allié Joseph Kabila. Ceci, malgré les évènements de ces derniers jours, et qu’il laisserait encore une chance au dialogue.

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