Etats-Unis : Donald Trump exige 11 780 voix du secrétaire d’État géorgien

Le Président américain Donald Trump exige 11 780 voix

Le président américain Donald Trump a téléphoné au secrétaire d’Etat de Géorgie, afin de lui mettre la pression pour qu’il trouve 11 780 bulletins supplémentaires à son nom. Une nouvelle scène déplorable qui s’est produite et choque plusieurs.  Un appel rendu public par le Washington Post. L’objectif de Donal Trump est de recommander à Brad Raffensperger diverses manœuvres susceptibles de changer le résultat du scrutin du 3 novembre 2020.

Ce comportement du Président américain Donald Trump est interprété à la fois comme une demande et une menace. Mais, en tout état de cause, il s’agit d’une véritable menace. Ce qui a constitué un mécontentement de toute la classe politique américaine.

Entre demande et menace : un comportement dénoncé du Président américain Donald Trump

Pendant une heure, ce samedi 2 janvier le Président américain Donald Trump a téléphoné au secrétaire d’Etat de Géorgie, Etat qu’il a perdu le 3 novembre 2020 par un écart de 11 779 voix. Il s’agit d’abord de le convaincre à changer le résultat. « Il n’y a rien de répréhensible à dire, vous savez, euh, que vous avez refait les comptes », recommande le président américain, qui précise : « Tout ce que je veux c’est trouver 11 780 voix, soit une voix de plus que ce que nous avons. Parce que nous avons gagné dans l’Etat », a insisté le Président américain Donald Trump.

Cet extrait de la conversation téléphonique entre le président américain Donald Trump et le secrétaire d’Etat de Géorgie Brad Raffensperger a été remis au Washington Post et horrifie les Etats-Unis. C’est une manifestation « de la tension ou de la « guerre civile », selon l’expression du média en ligne Politico.

C’est une véritable honte au camp républicain. Le Président américain Donald Trump n’a plus qu’une quinzaine de jours pour profiter de son statut de chef de l’Etat, avant de devoir passer officiellement la main à Joe Biden. Entre temps, les Américains attendent les résultats de l’élection partielle dans l’Etat de Géorgie. Prévue le 5 janvier 2021, cette élection devrait décider de la prochaine majorité du Sénat.

Par ailleurs, le 6 janvier le Congrès se réunit pour une session exceptionnelle durant laquelle Mike Pence, l’actuel vice-président des Etats-Unis et président du Sénat, doit annoncer le nom du futur chef de l’exécutif.

La conversation, à laquelle participaient le secrétaire général de la Maison Blanche, Mark Meadows, l’avocate conservatrice Cleta Mitchell, et Ryan Germany, le directeur juridique du bureau du secrétaire d’Etat, a indigné les démocrates. Le mot « impeachment » a de nouveau été prononcé par la base. Kamala Harris, la vice-présidente élue et ex-procureure, a dénoncé un « abus de pouvoir éhonté ». Et aussi un signe du « désespoir » présidentiel à moins de trois semaines de son retour à un statut de simple citoyen, passible de poursuites judiciaires à New York.

« Les bulletins n’ont pas été scannés trois fois »

Entre les menaces à peine voilées et le recours aux fausses informations, le Président américan Donald Trump continue de se déclarer vainqueur de l’élection, et victime d’un complot. « Alors Brad, dites-moi ? Qu’est-ce que nous allons faire ? Nous avons gagné l’élection et il est injuste de nous la retirer comme ça. Je pense que ce que vous devez dire, c’est que vous allez la réexaminer ; et vous pouvez la réexaminer, mais avec des gens qui veulent trouver des réponses, pas avec des gens qui ne cherchent pas à trouver des réponses », négocie le président américain Donald Trump.

Donald Trump réaffirme n’a pas cessé de s’auto proclamer vainqueur de l’élection du 3 novembre en Géorgie. « Il est impossible que nous ayons perdu. C’est impossible. Nous avons gagné avec des centaines de milliers de voix. ». Il cite les diverses accusations de fraude qui ont été mises en avant par ses partisans. Celles-ci ont toutes été rejetées par la justice, et la victoire de Joe Biden a été confirmée par deux recomptages, dont un à la main.

Pour sa part, le responsable républicain de la Géorgie refuse son soutien à Donald Trump et tente d’apporter des correctifs aux fausses informations lancées sans retenue. Brad Raffensperger explique notamment que les personnes mortes n’ont pas voté lors de cette élection, et que les bulletins favorables à Biden n’ont pas été scannés trois fois, comme le prétend le président des Etats-Unis.

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