Etats-Unis : défis du président Joe Biden

Etats-Unis : défis du président Joe Biden
Président Joe Biden

Les défis du président Joe Biden, élu 46ème chef d’Etat américain sont grandes. Samedi dans l’après-midi, la victoire de Joe Biden contre Donald Trump a été annoncée par plusieurs médias américains. Même si jusqu’à présent le président sortant, Donald Trump, n’a pas encore reconnu sa défaite, Joe Biden et son équipe ne comptent pas trainer. Ce dernier va maintenant devoir « se mettre au travail ». Déjà, juste après son élection, il a eu à déclarer que la tâche ne sera pas facile.

Résolument tourné vers la transition, le nouveau président Joe Biden a mis en ligne un site BuildBackBetter.com et des comptes Twitter. Ces derniers sont dédiés aux 72 jours qui le séparent de son investiture, le 20 janvier 2021. Quels sont alors les grands défis president joe biden ? Entre autres, on peut citer le combat contre la pandémie, la relance économique, les relations internationales, la réconciliation et la lutte contre le réchauffement climatique.

Défis du président Joe Biden entre riposte contre la covid-19 et la relance économique

Un des premiers defis du président joe biden est la lutte contre la pandémie de la Covid-19. En effet, Joe Biden, qui a multiplié les critiques contre la gestion de la pandémie par l’administration Trump, devra agir rapidement à ce sujet. D’ailleurs, le candidat démocrate l’a dit pendant toute sa campagne. Il prend la pandémie de coronavirus très au sérieux. Et il entend être prêt pour le combat dès son arrivée au pouvoir en janvier.

Le président élu a annoncé la mise en place dès ce lundi d’une cellule de crise sur le coronavirus. Dans son premier discours après l’annonce des résultats de la présidentielle américaine, le Démocrate a déclaré que cette future cellule de crise, composée de scientifiques et d’experts, serait chargée de bâtir un plan qui entrera en vigueur dès le 20 janvier 2021, jour de son investiture. Il prend ainsi le contrepied de son adversaire Donald Trump, qui a toujours minimisé la pandémie.

Lors de la campagne, Joe Biden a affirmé qu’il imposerait le port du masque et qu’il soumettrait au Congrès une ligne budgétaire de 700 milliards de dollars. Le défi est alors grand.

Au plan économique, avant la pandémie, l’économie américaine se portait bien. En effet, sous Trump, le taux de chômage était au plus bas depuis 1969 (3,5 %), avec des marchés financiers en pleine forme. Toutefois, la pandémie a fortement ralenti la croissance, jeté dans le chômage des millions d’Américains. Ayant promis de relancer l’économie, il compte booster le commerce en relevant les impôts sur les sociétés à 28 %, créer un impôt de 1 % sur les plus riches et réduire la pression fiscale sur les plus pauvres. Mais, pour y parvenir, il aura besoin de l’aval du sénat.

La réconciliation demeure au cœur de la politique et des defis du president Joe Biden. Le nouveau président hérite d’un pays divisé. En effet, Donald Trump n’a jamais réussi à rassembler les Américains. Depuis 2016, Il n’a gouverné que pour son camp, attisant les discours haineux, se montrant même complaisant avec les suprématistes blancs. Joe Biden va tenter d’apporter de la nuance.

Ainsi, après sa victoire le samedi, le prochain président des USA s’est exprimé en de termes clairs. « Il est temps pour l’Amérique de s’unir. Nous sommes les États-Unis d’Amérique. Et nous ne pouvons rien faire si nous ne le faisons pas ensemble. », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le candidat démocrate s’est engagé à reconstruire le lien entre ses citoyens. « Il n’y aura plus d’Etat bleu et d’Etat rouge quand nous aurons gagné, seulement les Etats-Unis d’Amérique », a-t-il lancé au soir de l’élection. En dehors de ces défis au plan interne, d’autres priorités s’imposent au nouveau président au plan international.

La réintégration de l’Accord de Paris au centre des défis du président Joe Biden

Avec Joe Biden, la politique étrangère des Etats-Unis sera plus dynamique. Donald Trump avait engagé le pays sur la voie du protectionnisme et de l’isolement. L’ancien président, farouchement opposé au multilatéralisme, avait retiré les Etats-Unis ou menacé de le faire de plusieurs institutions internationales comme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou de traités comme celui de l’Accord de Paris sur le climat. Trump s’est également désintéressé de ses alliés, notamment ceux de l’Otan. Il a fermé les yeux sur les exactions d’Erdogan en Syrie contre les Kurdes. Il s’est aussi associé avec Kim Jong-Un sans rien en obtenir. Sur son réseau préféré Tweeter, il ne tarde pas à insulter les dirigeants étrangers.

L’autre des defis du president joe biden serait donc de tenter de renouer les relations diplomatiques plus respectueuses, et réinvestir les organisations internationales. Mais, il pourrait conserver sa fermeté avec la Chine et décevoir les Européens, qui espèrent sans doute trop du nouveau président.

Par ailleurs, Donald Trump avait divisé et inquiété une Europe déjà fragilisée par le Brexit. Ceci, en rudoyant parfois les partenaires historiques des Etats Unis. La forme des relations pourrait changer. Une façon de renouer les liens et de marquer sa différence.

De plus, si les Mollahs iraniens avaient pu voter à la présidentielle américaine, ils auraient choisi Biden. Le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire (JCPoA) les a lourdement pénalisés. Or, sur son site de campagne, le 46ème chef d’Etat américain élu promet de réintégrer l’accord si les Iraniens le respectent à leur tour. C’est l’un des grands defis du president joe biden à l’échelle mondiale. Ce qui, compte-tenu de l’avancement de leur programme nucléaire, paraît assez utopique. Aujourd’hui, la politique d’isolement de l’Iran menée par Donald Trump menace la théocratie au pouvoir à Téhéran.

De même, le renforcement de l’Etat hébreu, ennemi juré du régime iranien fait partie de cette stratégie. Après avoir, à l’initiative de Washington, normalisé ses relations avec Abou Dhabi et Bahreïn, Israël vise un rapprochement avec Ryad qui inquiète l’Iran. Comme defis du president joe biden, il ne fera pas volte-face avec les Iraniens mais pourrait négocier avec Téhéran.

Sauf surprise, Biden devrait poursuivre le désengagement militaire américain en Afghanistan. Ce qui revient, à court ou moyen terme, à livrer le pays aux Talibans.

Ce défi est de taille. Pour le Directeur de l’Institut des Relations Internationale et Stratégique, Pascal Boniface, le slogan, « America first » est toujours d’actualité. « Même s’il met un peu de multilatéralisme dans sa politique étrangère, Biden ne sera pas un président multilatéral parce qu’aucun président américain ne l’a réellement été », a-t-il pronostiqué.

Pour ce qui est de l’accord de Paris, avec la victoire de Joe Biden, les Etats-Unis pourraient revenir dans l’Accord de Paris sur le climat. En effet, l’un des engagements les plus forts de Joe Biden concerne le climat. Dans ce domaine, il tient absolument à se distinguer de Donald Trump et il l’a martelé tout au long de la campagne.

L’un des objectifs de l’accord de Paris, signé en décembre 2015 par 195 pays, est de contenir la hausse des températures à 1,5 C par rapport à l’ère préindustrielle.

2.000 milliards de dollars seront aussi débloqués par le président élu dans les quatre ans pour un plan colossal de lutte contre le réchauffement climatique. Il réunira, par ailleurs, durant les premiers mois de son mandat les dirigeants des nations les plus polluantes pour un sommet sur le climat. Occasion pour lui de convaincre ces pays de revoir à la hausse leurs engagements. Il a aussi promis d’annuler les décisions de Donald Trump qui avait révoqué ou assoupli toute une série de normes environnementales.

Le président élu compte réintégrer les États-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat, qu’ils viennent pourtant officiellement de quitter, à la suite de décision prise par Donald Trump. Après sa victoire, Joe Biden a réitéré sa promesse de rejoindre l’Accord de Paris sur le climat le jour même où le retrait du président Trump est entré en vigueur.

« Aujourd’hui, l’administration Trump a officiellement quitté l’Accord de Paris. Et dans exactement 77 jours, l’administration Biden le réintégrera », a-t-il annoncé dans un tweet.

A en croire nos confrères de RFI, en réalité, cela va prendre un peu plus de temps. Joe Biden pourra effectivement faire une demande de rejoindre l’Accord de Paris dès le jour de son investiture le 20 janvier 2021. Et trente jours plus tard, les Etats-Unis réintégreraient cet accord.

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