Etats-Unis : des violences au Capitole aux condamnations, la victoire de Biden certifiée

Etats-Unis : des violences au Capitole aux condamnations, la victoire de Biden certifiée

Aux Etats-Unis, dans la journée du mercredi 6 janvier 2021, des milliers de partisans de Donald Trump ont convergé vers le centre de Washington et ont posé des actes de violences au Capitole au moment où le Congrès doit certifier la défaite de leur candidat à la présidentielle. Le président sortant, qui continue de nier la victoire de son rival démocrate Joe Biden, encourage depuis des jours ses supporteurs à défiler dans la capitale pour cette journée qui sera « folle », a-t-il prévenu.

Des manifestants favorables au président Donald Trump ont envahi mercredi le Capitole à Washington dans un climat insurrectionnel, interrompant la session du Congrès qui devait confirmer la victoire de Joe Biden. Les violences au Capitole, une scène honteuse et horrible, condamnée par tous. Mais au final, la victoire de Joe Biden a été certifiée.

Violences au Capitole, une scène honteuse et horrible

Peu après la fin d’un discours particulièrement virulent de Donald Trump dénonçant des élections « truquées » et promettant de ne jamais concéder sa défaite, certains de ses sympathisants ont pénétré dans le célèbre bâtiment abritant le Sénat et la Chambre des représentants. Une femme a été blessée par balle à l’intérieur du Capitole, selon plusieurs médias américains. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter d’évacuer les manifestants pro-Trump qui ont envahi la scène installée pour la prestation de serment de Joe Biden le 20 janvier.

En effet selon plusieurs medias, les violences au Capitole ont été faites lors des débats de la Chambre des représentants, les partisans ont envahi les terrasses du capitole et provoqué l’évacuation des bâtiments du Congrès, peu après que le vice-président Mike Pence eut annoncé qu’il ne pourrait pas s’opposer à la certification de la victoire de Joe Biden.

Selon les confrères de France 24 et Nice Matin, le milliardaire républicain avait choisi de défier le Congrès en réunissant des dizaines de milliers de ses supporteurs à Washington. Les mèmes sources renseignent que ce comportement extraordinaire restera dans les livres d’histoire. On se rappelle donc de certains de ces propos. « Si Mike Pence fait la bonne chose, nous gagnons l’élection », avait-il lancé. « S’il ne le fait pas, ce sera une triste journée pour notre pays », a-t-il ajouté, laissant entendre qu’il doutait de l’attitude de son numéro deux.

Selon la Constitution, le rôle de Mike Pence consiste à « ouvrir » les certificats envoyés par chacun des 50 Etats pour transmettre les votes de leurs grands électeurs. Seuls les élus peuvent contester les résultats dans certains Etats.

De plus en plus isolé, le président Donald Trump s’en est pris avec virulence à son propre camp républicain juste avant que le Congrès n’entérine la victoire de Joe Biden.

Les ténors républicains sont « faibles » et « pathétiques », a-t-il lancé sous un ciel chargé de lourds nuages, à des dizaines de milliers de partisans. « Nous n’abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais » la défaite, a-t-il martelé.

Cependant, selon les confrères de Libération, après ce chaos inédit au Congrès, et plus de six heures d’interruption due à l’intrusion violente de partisans de Trump au Capitole, à Washington, les élus des deux chambres ont repris leur séance de certification du vote du collège électoral, pour entériner définitivement la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.

L’attitude du président américain condamnée de partout

De très nombreuses voix se sont élevées à Washington pour dénoncer l’attitude du président américain, accusé d’avoir soufflé sur les braises en refusant de reconnaître sa défaite et en relayant pendant des semaines des théories du complot sur de supposées fraudes électorales.

« Si cette élection était invalidée sur la base de simples allégations des perdants, notre démocratie entrerait dans une spirale mortelle », lui a rétorqué Mitch McConnell, le chef des républicains au Sénat.

Le chef des démocrates Chuck Schumer de son côté a estimé que les républicains soutenant Donald Trump s’associaient à « une tentative de coup d’Etat ».
« Le président incite au terrorisme intérieur », a déploré sur Twitter l’élu démocrate du Wisconsin Mark Pocan, évoquant « un triste jour pour l’Amérique ».

A ces différentes réactions à Washington par rapport à ces violences au Capitole, se sont ajoutées celles internationales. En effet, en début de soirée, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fait savoir par son porte-parole Stéphane Dujarric qu’il était lui aussi « attristé ». Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé des « scènes honteuses », et appelé à une transition « pacifique et ordonnée » du pouvoir vers le démocrate Joe Biden. « Rien ne peut justifier ces tentatives violentes pour faire échouer la transition légale et conforme du pouvoir », a jugé de son côté le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab.

Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a appelé les partisans de Donald Trump à « cesser de piétiner la démocratie », ajoutant que « les paroles incendiaires se muent en actions violentes ». « Nous ne cèderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause la démocratie », a déclaré le président français Emmanuel Macron dans une vidéo. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a de son côté condamné « une atteinte grave contre la démocratie ».

«La volonté et le vote du peuple américain doivent être respectés », a-t-il ajouté
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a aussi dénoncé un « assaut inédit contre la démocratie américaine » et appelé au respect du résultat de l’élection présidentielle.

« Assister aux scènes de ce soir à Washington est un choc. Nous comptons sur les Etats-Unis pour permettre un transfert de pouvoir pacifique à Joe Biden », a déclaré pour sa part le président du Conseil européen Charles Michel sur Twitter. Le président du Parlement européen David Sassoli a, lui, qualifié de « profondément préoccupantes » les violences au Capitole. « Les votes démocratiques doivent être respectés », a-t-il ajouté.

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